La thèse porte sur l’institutionnalisation de la proximité dans les marchés agroalimentaires et la place qu’occupent un certain nombre d’intermédiaires non économiques (salariés d’association, chercheurs, membres du ministère de l’Agriculture, conseillers des chambres d’agriculture) dans ce processus. En variant les échelles d’enquête, du national au départemental, et en articulant les méthodes qualitatives et quantitatives, ce travail pointe le paradoxe que constitue le développement de ces agents à mesure que la proximité est définie et objectivée comme caractéristique vertueuse de la relation marchande. A partir d’une sociologie des institutions marchandes attentive à l’étude concomitante des conditions historiques et sociales de la construction des marchés et de leurs logiques concrètes de fonctionnement, il s’agit de restituer les luttes pour le monopole de la définition légitime des « circuits courts » entendus comme catégorie d’organisation marchande. Dans un contexte de reconfiguration des alliances qui encadraient et hiérarchisaient jusqu’alors les marchés agroalimentaires, l’analyse montre que le rapprochement des agriculteurs et des consommateurs dans les échanges marchands repose sur la réduction de leur distance sociale et politique. Mais la structuration des « circuits courts » n’est finalement permise qu’au prix de l’autonomisation d’agents d’intermédiations qui contribuent à les légitimer et à les définir, dans le même temps qu’ils tendent à rendre invisible leurs propres pratiques. En accédant à une position réticulaire sur ces marchés, ces intermédiaires participent ainsi à redéfinir les frontières de l’espace des producteurs. / The dissertation deals with the institutionalisation of proximity in agri-food markets and the place occupied in this process by non-economic intermediaries (employees of associations, researchers, members of staff from the ministry of Agriculture, advisers of the chambers of agriculture). By varying the scales of investigation, from the national to the departmental level, and by articulating qualitative and quantitative methods, this work points out the paradox that constitute the development of those intermediary agents, as proximity is progressively defined and objectified as a virtuous component of the merchant relationship. On the basis of a sociology of merchant institutions attentive to study concurrently historical and social conditions of market constructions and their specific operating logics, we aim to restore the struggles for the monopoly of the legitimate definition of “short supply chain”, understood as a category of merchant organization. In the context of reconfiguration of alliances which previously framed and ranked agri-food markets, the analysis shows that the linking of farmers and consumers in market exchange rests on the reduction of their social and political distance. But finally, the structuration of “short supply chain” is only allowed because of the self-empowerment of intermediary agents contributing to legitimize and define them, as in the same time they make invisible their own practices. Therefore, by gaining a reticular position on those markets, the intermediaries contribute to redefine the frontiers of the producers’ space.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016DIJOL020 |
Date | 21 November 2016 |
Creators | Paranthoën, Jean Baptiste |
Contributors | Dijon, Laferté, Gilles |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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