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Improvisation(s) solo au piano : Keith Jarrett (the Köln concert) : mouvement(s) et frontière(s)

Nous avons appréhendé Köln Concert comme une sorte de symptôme. Il présente à l’analyse un ensemble de caractéristiques rarement coprésentes. C’est en ce sens une œuvre utile, prétexte à évaluer des phénomènes parfois contradictoires, du moins qu’on a l’habitude d’opposer (composé/improvisé, écrit/oral, savante/populaire). Enregistré à l’opéra de Cologne en 1975, par Keith Jarrett, il représente une vente record dans l’histoire du jazz, à cheval entre deux époques, comme le basculement dans l’ère post-moderne, qui traduit l’existence d’un flou esthétique, d’un état intermédiaire où la notion d’œuvre même paraît peu pertinente. Cette musique, improvisée du début à la fin, ne semble pourtant pas appartenir au « free jazz », ni même vraiment au jazz et évoque à l’écoute un récital « néo-romantique ». Nous nous sommes attachée à en suivre le cheminement, associant l’écoute et l’analyse critique de sa transcription (publiée en 1981). Elle ne relève pas d’une forme dominante : de formes nous ne trouvons qu’ébauches, segments; c’est une œuvre « ouverte », au sens d’une action en relation directe avec son public. Dans cette dramaturgie musicale, on reconnaît les effets d’une rhétorique – au sens de la Grèce antique – et un travail de la mémoire, évoquant l’ars memoria. Par sa grande culture musicale « classique », ses longues années d’étude précédant sa carrière de jazzman, Keith Jarrett occupe une position à part, marquée par la relation inédite entre une maison de disques européenne (ECM) et un musicien, achevant de brouiller les frontières entre les genres et les localisations esthétiques. Köln Concert acquiert ainsi une dimension anthropologique riche en enseignements. / Köln Concert is a useful instrument to compare and articulate contradictory or opposite elements on conceptual sides (composed/improvised, written/oral, savant/popular). Recorded in 1975, this solo performance is the biggest record sale in jazz music. It was published at the very beginning of the post-modernism era in music and belongs to a new aesthetical field, not defined by such notions as « opus » or « work ». This music, totally improvised, can’t be defined as jazz or « free jazz » or « contemporay music », for example, nor « neo-classical music », even if it could sound like some neo-romantic recital. Through a critical analysis of the transcription (published in 1991), we tried to describe the music as an action. Köln Concert has no overall shape, no total structure, just fragmentary forms. It’s an opened work directly connected to an audience. His musical dramaturgy has a rhetorical dimension, as it can be perceived through ancient Greek culture and ars memoria in general. Thanks to his great musical culture, including jazz and classical music, Jarrett is out of categories. American artist. associated with an European record company (ECM) and to his new aesthetical conceptions of the sound, he belongs to a new world of aesthetics. We consider Köln Concert as a kind of musical symptom, not because of the quality of the music (which can always be discussed) but because this type of musical action can be analysed as a concrete utopia, made to explore cognitive processes and develop a new vision of anthropology.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2015AIXM3002
Date10 January 2015
CreatorsBarakat, Alexandra
ContributorsAix-Marseille, Esclapez, Christine
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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