La thèse reconstitue les activités et les ramifications transnationales du réseau antisémite, contre-révolutionnaire et anticommuniste animé par Mgr Umberto Benigni de 1917 à 1934 (« Entente romaine de défense sociale »). Mgr Benigni est une figure majeure de l’intransigeantisme catholique, soldat de Pie X dans la lutte acharnée contre le modernisme ; membre de la Curie et professeur renommé, Benigni marque la formation de plusieurs dirigeants de l’Eglise, notamment Eugenio Pacelli, futur Pie XII. Mais Benigni est également un nom récurrent dans l’historiographie sur l’antisémitisme italien en raison de la longue durée de sa carrière de publiciste antisémite ; avant les lois raciales fascistes de 1938, il incarne l’une des principales traditions d’antisémitisme national. À partir des archives privées de Mgr Benigni, des archives du Vatican et des archives du fascisme italien, cette thèse met à jour les activités du prélat romain en relation avec ses plus proches collaborateurs italiens (la revue Fede e Ragione) et français (Mgr Jouin et l’abbé Boulin, autour de la Revue internationale des sociétés secrètes, Le Bloc catholique de Toulouse). Par cet exemple de réseau, c'est une certaine cartographie de l'antisémitisme, de l'engagement intransigeant et de l'extrême droite, qui peut être reconstruite. Les ramifications internationales du réseau sont multiples impliquant différents groupes antisémites britanniques, américains, allemands, suisses ou encore les activistes russes blancs en exil. Une attention particulière est portée aux connexions politiques des catholiques intransigeants autour de Mgr Benigni, notamment avec l’Action française et le fascisme italien. / My research contributes to the history of interwar antisemitism by examining the interplay between two aspects usually neglected in the scholarship on antisemitism: the involvement of Catholic activists and the transnational dimension of antisemitic propaganda. By studying the Catholic network led by the Roman prelate Umberto Benigni and drawing upon the recently opened Vatican archives (Pius XI’s pontificate and Holy Office archives), my work revisits antisemitism through the lens of transnational methods. Challenging the traditional distinction between religious anti-Judaism and modern antisemitism, the overarching question of my research is how the transnational diffusion of antisemitic propaganda played a key role in the reshaping and renewal of Catholic hostility toward Jews during the interwar period. Focusing on a specific network led by Italian and French clerics with global right-wing connections, my dissertation uncovers that antisemitism was the common ground that gathered divergent tendencies as heterogeneous as French Catholics, Italian Fascists, White Russian émigrés, and German National Socialists. As a case study, Msgr Umberto Benigni’s network demonstrates Catholic antisemitism’s transnational connections and permeability with political and racial prejudices. Going beyond the Nazi-centric debate on antisemitism, my research draws upon the recent development of Holocaust studies related to the Italian and Vatican contexts, and examines an alternative model of Catholic Latin antisemitism. My dissertation thus exposes Catholic networks as one of the main vectors and driving forces of antisemitism’s transnational spread during the interwar era.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016IEPP0016 |
Date | 03 June 2016 |
Creators | Valbousquet, Nina |
Contributors | Paris, Institut d'études politiques, Lazar, Marc, Matard-Bonucci, Marie-Anne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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