Si la gestion de la crise de Berlin 1948-1949 est d’emblée une affaire anglo-américaine pouvant déboucher sur un affrontement avec les Soviétiques, l’observateur est très rapidement confronté à une littérature qui traite du sujet massivement du point de vue états-unien. Le point de départ de ce travail consiste à dissocier le front anglo-américain contre l’URSS en explorant la voix du Royaume-Uni dans la résolution de la crise de Berlin alors qu’un gouvernement travailliste, ayant obtenu pour la première fois une majorité confortable aux élections en juillet 1945, est au pouvoir. Pour ce faire, nous interrogeons ce cas d’étude selon deux axes. Le premier concerne la signification particulière des micro-débats dans les instances gouvernementales en charge de la gestion de la crise berlinoise. Ce cadre spécifique ne peut éluder un deuxième niveau d’analyse qui relève du contexte général dans lequel le processus décisionnel s’opère, renvoyant à la politique étrangère des années Attlee et à la politique d’occupation du Royaume-Uni en Allemagne après 1945. La thèse défendue est que l’étude micro-historique de la gestion britannique de la crise berlinoise prend tout son sens si celle-ci est appréhendée dans sa dimension duale, c’est-à-dire spécifique et globale. En effet, le problème berlinois est géré par une multitude d’instances gouvernementales, situées à Londres ou dans la zone d’occupation allemande, avec des acteurs qui ne sont pas tous au Parti travailliste. Dès lors, comment peut-on caractériser leur style décisionnel à l’aune des débats qui sont considérés comme des micro-récits d’un événement de la guerre froide naissante ? En outre, cette analyse micro-historique témoigne d’une politique britannique élaborée vis-à-vis de l’Allemagne depuis la Deuxième Guerre mondiale avec la participation active de certaines figures travaillistes issues d’un parti qui a longuement œuvré pour des relations harmonieuses dans les affaires internationales. Dans ce cas, comment peut-on distinguer la perception britannique du problème allemand à partir de 1940 ? Ces deux niveaux de contextualisation globale permettent ainsi de comprendre les catégories notionnelles autour desquelles s’organisent les micro-récits de la gestion britannique de la crise de Berlin. Le cadre analytique de ce travail qui utilise l’approche interprétative de Mark Bevir donne également à voir des caractéristiques d’une conception et d’une pratique de la politique étrangère par le Parti travailliste qui héberge plusieurs courants en son sein. / The Berlin crisis 1948-1949 has received some attention in scholary literature on the origins of the Cold War. But the British part has been poorly served compared to the American. This thesis examines the British decision-making process during the Berlin crisis considering that the Labour Party formed its majority government for the first time in July 1945. It offers a detailed examination of the Berlin crisis tackled as a specific case study through which it becomes possible to analyse the debates in a variety of governmental structures dealing with an issue which also pertained to the general context of the Attlee years’ foreign policy as well as to the British occupation policy in Germany after 1945. This thesis argues that the Berlin crisis can be properly understood if it is contextualised in its twofold dimension i.e. at specific and global levels. Firstly, the British decision-making process involved a variety of actors in London or in the occupied zone of Germany who were not all from the Labour Party. Thus, how can the decision-making process be characterised by studying the multi-faceted debates during this prominent 11-month event of the early Cold War? Secondly, the Berlin case also refers to the British policy towards Germany outlined during the Second World War with key Labour politicians’ active contribution. Considering that the Labour Party had long advocated harmonious international relations, what has the British perception of the German problem since 1940 highlighted? The dual contextualisation of the Berlin crisis within Labour foreign policy, on the one hand, and within the framework of British occupation policy in Germany, on the other hand, offers a better understanding of the story-telling of its decision-making process. Besides, using Mark Bevir’s interpretive method, this thesis helps evaluate British role during the Berlin crisis as well as the Labour Party’s approach to foreign policy in the early Cold War.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017MON30039 |
Date | 17 November 2017 |
Creators | Yeganeh Cary, Niaz |
Contributors | Montpellier 3, Motard, Anne-Marie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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