Le chamanisme, exprimé dans l’art contemporain des Premières Nations du Canada, opère comme un puissant marqueur ethnique. Il symbolise l’espace sacré où se joue la résistance culturelle, avec les engagements politiques qui la sous-tendent. Il représente aussi un référent identitaire. L’analyse de ce courant esthétique actuel soulève des questions essentielles : de quelle manière le chamanisme est-il abordé par les artistes, à la fois comme concept et comme pratique artistique ? Quelle est la mission de l’art d’inspiration chamanique contemporain, du point de vue de son rôle social, en tant que gardien de l’identité et de la spiritualité mais aussi comme catalyseur du processus de guérison collective et individuelle ? Dans le contexte artistique postmoderne, le chamanisme peut être considéré comme une source de pouvoir et d’inspiration, une terre sacrée que les artistes autochtones explorent avec détermination. En puisant dans les racines profondes de la tradition, et en s’engageant dans une expérience moderne, les artistes se donnent pour mission de raviver la sagesse des anciens et de se relier à la cosmogonie autochtone.Leur pratique a pour but de réduire le clivage psychique entre nostalgie des origines et indianité contemporaine. Ainsi, le statut d’hybridité donne naissance à une force de transformation d’une grande créativité. Cette thèse analyse les enjeux philosophiques et politiques auxquels l’art d’inspiration chamanique est confronté, en s’appuyant sur un point de vue anthropologique et esthétique. Après un rappel du contexte socio-historique canadien, nous abordons les deux missions essentielles des chamanes de l’art : la réécriture de l’histoire et la reconquête de leur identité, qui dessinent, à travers la reconnaissance de leur différence, l’architecture d’une nouvelle Amérindie. / Shamanism in contemporary native art in Canada is becoming one of the most relevant ethnic markers. It is the sacred place, the major source for cultural resistance, with strong roots and political implications underneath. It works as a powerful identity referent. As we analyse the aesthetic phenomenon from a modern perspective,different issues are emerging : how shamanism is acknowledged, both as a concept and as a practice by the First Nations artists ? Which social functions and philosophical involvements are assumed by the contemporary “shamanic art”, considering its symbolic part as the keeper of identity and spirituality, or/and performed or seen as a healing process ?In the postmodern artistic context, shamanism may be considered as an essential source of power and inspiration, a sacred land that most of the native artists are now exploring, defining therefore a new ontology. From the deep roots of the traditional knowledge, their legacy, and through their own contemporary experiment, these artists are trying to bring back the original wisdom in order to reconnect themselves with the native cosmogony and consequently, to reduce the psychic schism between traditionalism’s nostalgy and contemporary indianness (nativeness). Therefore the status of “betweenness”, that is specifically attributed to the native artists, is shifted into a power of creative transformation. This thesis analyses the process of shamanistic inspiration in contemporary native art, through the philosophical and political issues as well as with an anthropological and aesthetics point of view. The historical and sociological contexts are explored before defining th! e two main missions of the “Shamen of Art” : the rewrighting of the History and the Conquest of Identity, drawing through the recognition of their alterity, the architecture of a new “Amerindia”.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA030025 |
Date | 22 February 2011 |
Creators | Chevallier, Jennifer Geneviève |
Contributors | Paris 3, Lacroix, Jean-Michel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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