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Le corps pris aux mots dans le récit de femmes à risque d'accoucher prématurément

Cette recherche porte, comme le titre l'indique, sur le corps pris aux mots dans le récit de femmes à risque d'accoucher prématurément. Le but de cette recherche est d'éclairer ce qui se joue dans le psychisme de la femme qui enfante et qui est à risque d'accoucher avant terme. Nous mettons en évidence quelques-uns des enjeux psychiques liés, entre autres choses, à la féminité, à la maternité et à la filiation. Nous partons de la perspective clinique selon laquelle les processus psychiques manifestent un inconscient à l'œuvre. Ainsi, nous explorons des situations potentielles qui peuvent aboutir au déclenchement d'un travail avant terme lors d'une grossesse à partir d'une approche psychanalytique. Tant dans l'élaboration théorique que dans la méthodologie, nous reprenons l'éclairage que peut apporter la psychanalyse sur des phénomènes comme la grossesse à risque d'accoucher avant terme sans étiologie médicale. Dans cette recherche, la grossesse est conçue comme un événement de corps qui vient actualiser, pour chaque femme, la question du féminin et le rapport à la castration; la grossesse en tant que figure du féminin. Nous revenons sur les concepts de narcissisme, de castration et d'identification relativement à la féminité et à la maternité. Enfin, nous abordons le sujet de la grossesse et de ses effets sur le psychisme d'une femme. Nous partons de l’hypothèse que le risque d'accouchement prématuré sans étiologie médicale peut suggérer, chez certaines femmes, un ratage dans la transmission signifiante. Nous abordons ce phénomène en prenant en considération la dimension somatique, c'est-à-dire en tenant compte de la possibilité que le déclenchement du travail avant terme puisse être une « mise en corps » témoignant d'un certain raté symbolique. Le repérage des enjeux psychiques inconscients s'est effectué par l'analyse de trois récits de femmes à risque d'accoucher avant terme. Par le biais de cette recherche et de l'analyse des entretiens, nous croyons avoir rendu pertinente l’hypothèse, à vérifier au cas par cas, que l'accouchement prématuré peut être, pour certaines femmes, une solution, amenée par le sujet, qui se manifeste dans son corps comme une réaction à des angoisses indicibles. À la lecture des analyses, nous pouvons constater que l'entretien singulier permet de saisir la façon dont ces trois sujets entendent réguler leur rapport au monde tel qu'ils puissent y accueillir un enfant. La régulation est appel à la fonction paternelle, à la loi, à la règle. Cette régulation sera transmise à l'enfant. De plus, cette recherche a réintroduit la considération du père dans la question de la transmission.
La grossesse est un événement de corps qui évoque les enjeux du devenir mère qui passent par la rencontre avec le féminin en tant que figure du manque et de la castration. Nous avons mis en évidence quelques-uns de ces enjeux psychiques qui peuvent concourir, chez certaines femmes, à l'apparition de pathologies périnatales. Nous avons conclu que la maternité met en scène un certain rapport à l'enfant comme objet phallique. La grossesse met en scène le rapport que le sujet entretient avec son monde. Ce qui entoure la naissance d'un enfant est relatif à l'accueil de cet enfant dans un discours et dans une lignée. De plus, la gestation met à jour, chez la femme, des enjeux subjectifs qui sont liés à son rapport à la castration. Ces enjeux psychiques sont liés, entre autres choses, à la transmission et à la filiation. En ce sens, la femme en donnant naissance à un enfant s'inscrit dans le jeu des identifications. Nous avons mis en évidence que la maternité peut toujours, du fait que l'enfant réalise le semblant - celui de se substituer au phallus - donner lieu à l'horreur d'une rencontre avec le réel. De plus, nous avons relevé que la grossesse et la naissance d'un enfant font « renaître » les enjeux liés au narcissisme féminin. L'imminence de la naissance représente la perte d'une partie de soi qui peut être une des formes de l'angoisse de castration féminine. Enfin, nous avons pu remarquer que, pour certaines femmes, la rencontre avec un réel, c'est-à-dire avec ce que le corps a d'irreprésentable dans le sens de corps vivant, primordialement refoulé donne lieu à plusieurs angoisses liées à la rencontre avec la castration et avec le manque. Nous avons évoqué que le sujet va élaborer une réponse, va mettre en place une solution pour faire avec le manque.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Accouchement prématuré, inconscient, corps, féminin, castration, transmission

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.4056
Date05 1900
CreatorsGiroux, Mylène
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse acceptée, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/4056/

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