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La cyberviolence sexuelle entre partenaires intimes vécue par les adolescentes : une exploration des facteurs de risque et de protection

De nos jours, l’usage des outils de communication électronique chez les jeunes est largement répandu et donne lieu à de nouvelles opportunités d’exercer de violence dans les relations intimes, par exemple la surveillance, le harcèlement ou les cyberviolences sexuelles (CVS). Si beaucoup d’études ont porté sur les facteurs de risque associés à la CVS chez les jeunes, c’est-à-dire de contraindre une personne à aborder un contenu à caractère sexuel (photos ou messages) sans le consentement de la personne, peu de travaux se sont penchés sur les facteurs de protection. Plus précisément, la CVS a surtout été abordée sous l’angle des sextos, l’appréhendant comme un comportement délinquant et néfaste pour le bien-être des jeunes. S’appuyant sur un devis quantitatif, ce mémoire s’intéresse aux filles ayant vécu une expérience amoureuse et sexuelle sous un angle victimologique et cherche à documenter les facteurs de risque et principalement de protection luttant contre les CVS dans un contexte de relation intime. Un échantillon de 1 082 filles de 14 à 19 ans (âge moyen 16,7 ans) ont rempli un questionnaire en ligne, nous renseignant sur leur vie sexuelle et amoureuse, sur les événements de victimisation subis, ainsi que sur des facteurs personnels et relationnels associés. Les résultats indiquent que l’attachement romantique (types sécurisant et préoccupé), l’assertivité sexuelle (la capacité à refuser un contact sexuel non désiré et à initier un contact sexuel souhaité) et le soutien social perçu pourraient limiter les risques de vivre une CVS, alors que l’exposition à la violence familiale, une plus forte estime de soi sexuel et l’attachement craintif sont associés à un risque plus élevé. Ainsi, à la lumière de ces résultats, les programmes de prévention de la CVS devraient lutter contre la violence familiale, miser sur l’importance de développer un style d’attachement romantique sécurisant chez les adolescentes ainsi que le renforcement de l’assertivité sexuelle et l’établissement d’un réseau social de confiance. Enfin, il serait important d’accompagner les adolescentes dans l’expression de leur estime de soi sexuel qui se déploient dans leur utilisation des outils technologiques, tout en renforçant leur capacité à mettre leurs limites et en légitimant l’importance du consentement lorsqu’il est question de cybersexualité entre partenaires intimes. / Today, the use of digital communication tools among youth is widespread and new possibilities arise for cyber dating abuse such as surveillance, harassment, or sexual cyber violence (SCV). While many studies focus on risk factors linking teenagers to SCV, i-e the use of force to broach sexual content (photos or messages) without the consent of the person, few researchers have focused on protective factors. More specifically, SCV has mainly been analysed from a “sexting” perspective, a delinquent behavior which represent a threat to the well-being of the adolescents. This quantitative thesis focuses on teenage girls who had romantic and sexual experiences from a victimological viewpoint and seeks to document the risk and, primarily, the protective factors that would limit SCV. A sample of 1 082 girls between the ages of 14 and 19 (mean age 16.7) completed an online questionnaire, informing us about their sex and love life, victimization events as well as personal and relational factors. Results indicate that romantic attachment (secure and anxious attachment types), sexual assertiveness (refusal of unwanted sex and sexual intimacy initiation) and perceived social support would limit the risk of experiencing SCV while the exposure to family violence, sexual self-esteem and fearful attachment would be associated with an increased risk. Thus, SCV prevention programs should focus on family violence, rely on good practices that promote a secure romantic attachment style, reinforce sexual assertiveness and establish a social network of trust. In addition, it would be important to support adolescent girls in expressing their sexual self-esteem through digital tools while strengthening their ability to set their limits and legitimizing the importance of consent on Internet.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32476
Date08 1900
CreatorsBrunet, Amélie
ContributorsDaignault, Isabelle V., Fernet, Mylène
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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