Dans le cadre des évolutions liées à Bale II, le régulateur a rendu obligatoire la gestion du risque opérationnel en demandant aux établissements financiers d’affecter un montant en fonds propres face à ce risque.Si ce risque était géré implicitement par les banques, la nécessaire visibilité de cette gestion imposée par le régulateur va fortement influencer la gestion des risques de la banque,l’orientant dans un premier temps vers une vision quantitative et statique de cette gestion.De nombreuses recherches se sont intéressées dans un premier temps à l’aspect quantitatif du risque dans une démarche positive, à la recherche du modèle et des données pertinentes afin d’avoir l’estimation la plus vraisemblable du risque opérationnel.Or le risque opérationnel est par nature difficilement quantifiable; il est diffus, multiforme et ne repose sur aucun encours connu. De plus il est fortement influencé par la composante humaine, que le risque soit intentionnel ou non. L’individu est à la fois source du risque et acteur essentiel du processus d’identification.Il nous a semblé alors intéressant d’adopter une vision interprétative du risque, c’est-à-dire de nous intéresser non pas au résultat de l’identification, dans l’objectif de se rapprocher le plus de la réalité mais en essayant de comprendre et d’expliquer les processus à l’oeuvre lors de l’identification et plus précisément les processus d’apprentissage.Nous cherchons alors à répondre à la problématique suivante : quels peuvent être les impacts de l’identification du risque opérationnel sur le processus d’apprentissage organisationnel ?La précision du concept d’identification du risque nous amènera à comprendre les deux composantes de ce dispositif, l’une relative aux informations transmises et l’autre sur les connaissances tacites nécessaires à l’identification. C’est dans ce contexte que nous préciserons l’apport des théories relatives à l’apprentissage organisationnel dans une approche intégrative des dimensions cognitives et comportementales. Notre méthodologie repose sur une étude menée au sein d’un établissement de crédit français qui a adopté une méthode avancée en matière de gestion du risque opérationnel, méthode la plus aboutie en termes de gestion du risque opérationnel. Au sein de cet établissement, nous avons sélectionné deux métiers du fait de leur représentativité, la banque de détail et la banque d’investissement et de financement. A partir d’une grille d’analyse des entretiens qui s’appuie sur les composantes du dispositif règlementaire d’identification du risque opérationnel, nous présentons dans la deuxième partie6nos résultats. Ces résultats sont analysés au sein de chaque métier puis dans une vision inter cas afin de faciliter une comparaison entre les cas et faire émerger des invariants dans les processus d’apprentissage identifiés.Les résultats de notre recherche mettent en avant l’intérêt du dispositif d’identification du risque sur l’apprentissage comportemental dans un processus stimulus-réponse. Cependant ils en montrent également les limites dans un environnement en constante mutation où la standardisation des processus freine l’utilisation pertinente des compétences spécifiques. En revanche, les apprentissages de type cognitif qui se dessinent génèrent de nouveaux modes de raisonnements au niveau individuel, structurés par le dispositif et développés dans le cadre d’interactions. / Our research has the ambition to study the impact of identifying operational risk within the framework of the evolution of the Basel II regulations.The absence of a theoretical reference relative to the object of our research, the identification of operational risk, the context of strong asymmetry which characterizes the banking organisation, brings us to use two theoretical routes: the contractual theory and more specifically the theory of the agency which better lets us understand the stakes in the implementation of identification. We will also base ourselves on the relative theories of organisational training in an integrative approach of cognitive and behavioural dimensions. Our methodology is based on a case study within a French finance company that has adopted the AMA approach, the approach that is the most developed in terms of operational risk management. Within this establishment, due to their representativeness, we have selected two professions, the “banquede detail” (retail bank) and investment bank. According to an analytical grid of interviews that are based on the components of the regulatory system of identifying operational risk, we present in the second part our results.These results have been analysed first for each profession and then with a vision of case comparison in order to permit a comparison between the cases and to allow the emergence of the invariables in the process of the training identified. The results of our research highlight the interest of the system of risk identification on the compartmental training in the process of response stimulus. However, it also shows the limits within an environment of constant change where the standardisation of processes stops the pertinent utilisation of specific competencies. On the other hand, the type of cognitive training that generates new methods of reasoning at an individual level, structured by the system and developed within the social interaction framework. The exchanges have come from the necessity to identify the risk and to formalize it, oblige the individual to justify him or herself and favorise the confrontation of points of view. These interactions could lead to developing new thinking tied to the needs of the need for argument and the socialisation of the individual thinking that tends to objectivise itself.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010CNAM0739 |
Date | 09 November 2010 |
Creators | Bon-Michel, Béatrice |
Contributors | Paris, CNAM, Hoarau, Christian |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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