L’alcoolisation ponctuelle importante (API) est un phénomène mondial et à multiples facettes généralement défini comme une consommation de 4 boissons alcoolisées ou plus par occasion pour les femmes ou 5 verres ou plus par occasion pour les hommes. Les consommations excessives sous-tendent également de nombreux autres comportements à risque (violence inter et intra-personnelle, conduite en état d’ébriété, risques sexuels, etc.) et ont des effets nocifs avérés sur la santé (cancers, maladies cardiovasculaires, etc.). La triple nature de la consommation excessive d'alcool (biologique, psychologique et sociologique) englobe une grande variété de domaines allant de l'endocrinologie à la psychologie sociale et cognitive. Obtenir une vue d'ensemble du problème, cependant, est rendu difficile par le fait même que peu d'analyses évolutionnaires ont été suggérées. Ici, nous proposons d’aborder le problème sous l’angle de la théorie du signal coûteux.Quels types de signaux les buveurs excessifs envoient-ils ? À qui le signal est-il destiné ? Ces signaux sont-ils des parades nuptiales ou des menaces pour les compétiteurs afin d'assurer le succès reproductif ou maintenir un certain statut social ? Comment les facteurs contextuels peuvent-ils influencer les taux de consommation ? Explorer les causes, les corrélats et les prédicteurs de la consommation excessive d'alcool et sa nature interdisciplinaire devrait servir de point de départ pertinent pour ensuite révéler la nécessité d'un cadre évolutionnaire.Pour répondre à ces questions, j'ai commencé par élaborer une approche évolutionnaire de la consommation excessive d'alcool en tenant compte des données et des théories actuelles (Chapitre 1). J'ai ensuite mené plusieurs études de laboratoire (oculométrique notamment) et des expériences en ligne visant à évaluer les signaux inter- et intra-sexuels que les « binge drinkers » envoient aux autres (Chapitres 2 et 3). Sur la base de ces résultats, j'ai mis en place un programme de prévention sur le terrain visant à réduire l'attitude et les attentes positives de l'alcool chez les lycéens français ainsi qu'une réplication en ligne (Chapitre 4). Parallèlement, j'ai réalisé une large méta-analyse des comportements de consommation d'alcool chez les femmes et d'autres risques au cours du cycle menstruel pour comprendre les influences endocriniennes en jeu (Chapitre 5). Enfin, j’ai analysé la théorie d’histoire de vie de la consommation à risque au niveau populationnel à l'aide d'une modélisation multi-niveaux de la fréquence et de l'intensité des consommations excessives de 1997 à 2006 aux États-Unis (Chapitre 6). Dans leur ensemble, ces résultats s’inscrivent dans la perspective d’une approche évolutionnaire de la consommation excessive d'alcool et permettent d’envisager de créer des programmes de prévention micro-ciblés. / Binge drinking is a worldwide and multi-faceted phenomenon usually defined as having 4 or more alcoholic beverages per occasion for women or 5 or more drinks per occasion for men. Binge drinking also underlies many other risky behaviors (inter- and intra-personal violence, drunk driving, sexual risks, etc.) as well as negative health consequences (cancers, cardiovascular diseases, etc.). The three-fold nature of binge drinking (biological, psychological and sociological) encompasses a wide variety of areas ranging from endocrinology to social and cognitive psychology. Getting an overview of the problem, however, is made difficult by the very fact that few evolutionary analysis have been suggested. Here, we propose to frame the problem from a costly signaling perspective. What type of signals do the binge drinkers send? To whom is the signal directed? Are those signals courtship displays or threats to competitors in order to assure reproductive success or maintain social status? How can contextual factors influence drinking rates? Exploring causes, correlates and predictors of binge drinking and its interdisciplinary nature should serve as a relevant starting point to then reveal the necessity of an evolutionary framework.To address these questions, I first started by shaping an evolutionary-based approach to binge drinking taking into account current data and theories (Chapter 1). I then ran various laboratory studies (eye-tracking) and online experiments aiming at evaluating the mating and intra-sexual signals that binge drinkers send to others (Chapter 2 and 3). Based on those results, I implemented a field prevention program intended at reducing alcohol’s attitude and expectancies among French high school students as well as an online replication (Chapter 4). In parallel, I conducted an extensive meta-analysis of women’s drinking behaviors and other risks across the menstrual cycle to understand the endocrine influences at play (Chapter 5). Finally, I analyzed the life-history theory of risky drinking at a population level through a hierarchical modeling of binge drinking frequency and intensity from 1997 to 2006 across the United States (Chapter 6). Taken together, those findings can help to build the foundations for an inter-disciplinary approach to binge drinking and create specific micro-targeted prevention programs.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018GREAH004 |
Date | 26 February 2018 |
Creators | Boudesseul, Jordane |
Contributors | Grenoble Alpes, Bègue, Laurent |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0145 seconds