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Confession ou fiction de soi : la poésie testimoniale de Robert Lowell et Anne Sexton / Confession or fiction of the self : the testimonial poetry of Robert Lowell and Anne Sexton

Qualifiée de « confessionnelle », la poésie de Robert Lowell et d’Anne Sexton peut être redéfinie comme testimoniale, en tant que discours sur soi « hanté » par la fiction. C’est ce que permet d’établir, d’une part, l’étude de la relation entre confession littéraire, fiction et poéticité puis, d’autre part, l’analyse du rapport à la vérité fondé sur une motivation autobiographique et sur l’opération poétique comme vérité « s’avérant dans une structure de fiction ». Fictions de soi aspirant à un discours de vérité sur soi, les œuvres poétiques de Lowell et Sexton sont des témoignages tentés par la confession, ainsi que l’illustre la recherche surréaliste de Sexton. Par ailleurs, l’expression de la folie opère un lien avec la confession religieuse, issue d’Augustin, et avec la définition initiale de la poésie confessionnelle par M.L. Rosenthal qui souligne l’importance de la culpabilité dans l’écriture de Lowell. Mais la représentation du déterminisme de la souffrance psychique, à la fois en termes psychanalytiques et en termes religieux, réduit l’accomplissement de la confession à une fiction de soi. Contrairement à une confession aboutie, le témoignage hybride sur soi peut alors s’avérer déstabilisant : échec de la confession, le témoignage prend acte de l’affaiblissement du « je » dont la vulnérabilité semble incarnée par le sort tragique de Sexton. Une analyse des ressorts de cette fragilité du « je » permet de comprendre les conséquences de la confrontation des auteurs avec leurs poèmes testimoniaux et avec les lecteurs. Elle révèle également l’impasse où mène le poème testimonial. / Although the poetical works of Robert Lowell and of Anne Sexton have been called “confessional”, they may rather be defined as testimonial insofar as they are discourse “haunted” by fiction. This will be shown through the analysis of the relation between literary confession, fiction and poeticity. It will also appear in the study of the poems’ relation to truth, both poets’ conceptions of truth relying on autobiographical motivations and on artistic considerations about poetical achievement viewed as truth emerging from “the structure of fiction”. Eventually, the poems of Lowell and Sexton are fictions of the self aiming at speaking the truth and, as such, they might be redefined as testimonies tempted by confession, which is exemplified in Sexton’s surrealistic search. Besides, the poetic representation of madness provides a link with, on the one hand, Augustine’s religious confession and, on the other hand, M.L. Rosenthal’s initial definition emphasizing the importance of guilt in Lowell’s “confessional” writing. But expressing determined psychological suffering in both psychoanalytical and religious terms reduces the accomplishment of confession to mere fiction of the self. Contrary to fully achieved confession, hybrid self-testifying may then prove destabilizing: it bears witness to the failure of confession and therefore to the weakening of the “I”, whose vulnerability Sexton’s tragic fate may embody. Analyzing the poetical workings of the speaker’s fragility allows to understand the consequences of the poets’ confrontation with their testimonial poems and with the reader. It also reveals to what extent testimonial poetical writing is bound to lead to an impasse.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012LEMA3015
Date09 November 2012
CreatorsBécel, Laurence
ContributorsLe Mans, Aji, Hélène
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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