Les relations entre l’État québécois et les peuples autochtones sont marquées à la fois d’avancées, mais aussi de tensions et de contradictions. Peu d’études se sont intéressées à l’évolution de la politique québécoise à l’égard des Premiers Peuples et aux facteurs derrière celle-ci. Ce mémoire vise à mieux comprendre et à expliquer l’évolution des relations Québec-Autochtones de 1960 à 2022. L’évolution est d’abord caractérisée par de longues périodes d’inertie où les politiques changent peu, ponctuées par des épisodes de changements rapides induits par des moments de crise ou d’instabilité. De 1973 à 2005, les relations se consolident sur le plan juridique, puis politique et ensuite économique. Il est alors possible de parler d’une institutionnalisation basée sur la reconnaissance du statut et des droits des peuples autochtones. Cette dernière est toutefois circonscrite à l’intérieur des lois du Québec et ne pourrait porter atteinte à l’intégrité territoriale de la province. À partir du milieu des années 2000, les relations entrent dans une période de stabilité où elles évoluent de manière incrémentale par sédimentation. Une fois les relations institutionnalisées, nous assistons à l’émergence d’un phénomène de dépendance au sentier : les modalités, les principes et les structures se stabilisent, mais les domaines d’intervention étatiques s’accroissent entre 2006–2022. Cette période est caractérisée par une fragmentation des relations conduisant vers une décentralisation grandissante ainsi qu’un virage administratif dans les dynamiques relationnelles avec les nations autochtones durant cette dernière période. Ce mémoire démontre que l’évolution des relations s’explique par l’interaction de trois facteurs : l’activisme politique et juridique des Autochtones, l’évolution du cadre constitutionnel canadien et la présence structurante du nationalisme québécois. / The relationship between the Quebec state and Indigenous peoples is marked by both progress as
well as tensions and contradictions. Few studies have delved into the evolution of Quebec’s policies
towards First Peoples and the factors underlying this evolution. This thesis aims to better
understand and explain the evolution of Quebec-Indigenous relations from 1960–2022. The
evolution is first characterized by long periods of inertia, where policies change little, punctuated
by episodes of rapid change induced by moments of crisis or instability. From 1973–2005, relations
consolidate legally, then politically, and subsequently economically. It becomes possible to speak
of institutionalization based on the recognition of the status and rights of Indigenous peoples.
However, this recognition is confined within Quebec’s laws and cannot compromise the province’s
territorial integrity. Starting from the mid-2000s, relations enter a period of stability where they
evolve not in reaction to external events, but rather incrementally through sedimentation. Once the
relations are institutionalized, a path dependency phenomenon emerges: modalities, principles, and
structures stabilize, but areas of state intervention expand between 2006–2022. This period is
characterized by increasing decentralization and what we term an administrative shift in the
relational dynamics with Indigenous nations. Ultimately, this thesis demonstrates that the evolution
of Quebec-Indigenous relations is explained by the interaction of three factors: Indigenous political
and legal activism, the evolution of the Canadian constitutional framework, and the shaping
presence of nationalism.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32704 |
Date | 12 1900 |
Creators | Pâquet, Vincent |
Contributors | Papillon, Martin |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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