Cette thèse porte sur les enfants d’une cohorte populationnelle longitudinale qui présentaient un retard de langage (RL) à 18 mois et sur leurs difficultés concomitantes et à l’âge scolaire selon la persistance de leur RL. En premier lieu, une approche rétrodictive a été utilisée pour documenter leur développement moteur, leur sommeil et leur développement psychosocial pour identifier si des difficultés spécifiques et/ou leur cumul permettent de prédire la persistance d’un RL précoce expressif au-delà de la nature et de la sévérité de celuici. Les résultats indiquent que les enfants avec un RL persistant (RLP) cumulaient les difficultés à 18 mois alors que ceux avec un RL transitoire (RLT) avaient seulement plus de difficultés d’opposition que les enfants avec un RLP et les enfants sans RL précoce. Ces difficultés semblent avoir une contribution dans la persistance du RL précoce, mais elles ne prédisaient pas la persistance au-delà du vocabulaire expressif et réceptif à 18 mois. Le seul prédicteur unique de la persistance du RL à 5 ans était le vocabulaire réceptif à 18 mois. En second lieu, les difficultés langagières, académiques et psychosociales au primaire des enfants avec un RL précoce ont été documentées selon la persistance du RL. Il s’agissait notamment de vérifier s’il était possible d’appuyer empiriquement l’hypothèse selon laquelle les enfants avec un RLT présentent des difficultés résiduelles à long terme. Les résultats révèlent que les enfants avec un RLP cumulaient les difficultés langagières, académiques et psychosociales tout au long du primaire. Les enfants avec un RLT présentaient néanmoins quelques difficultés psychosociales au début du primaire. Ainsi, l’hypothèse du rétablissement illusoire est appuyée empiriquement au plan psychosocial, mais pas aux plans langagier et académique. En somme, les résultats de la thèse mettent en évidence que les enfants avec un RL présentent davantage de difficultés développementales concomitantes et à l’âge scolaire que les enfants dont le langage se développe typiquement. Les difficultés sont plus sévères ou touchent plus de sphères de développement chez les enfants dont le RL persiste en comparaison avec ceux dont le RL a été transitoire. De plus, les difficultés développementales concomitantes pourraient contribuer à prédire la persistance du RL. Ces résultats suggèrent que les enfants avec un RLP et ceux avec un RLT appartiennent à deux trajectoires développementales distinctes sous-tendues par des mécanismes développementaux et étiologiques distincts. Les implications de ces résultats pour la recherche et la clinique sont discutées en conclusion. / The present thesis focuses on children with early language delay (LD) at 18 months of age from a populationbased longitudinal study. It focuses on their co-occurring and school-age developmental difficulties according to LD persistence. First, a retrodictive approach was used to document motor development, sleep and psychosocial development in late-talkers to identify whether specific difficulties and/or their accumulation predict expressive LD persistence over and above initial language levels. Results showed that children with persistent LD accumulated developmental difficulties at 18 months of age whereas those with transient LD only had more oppositional behaviors than children with persistent LD and controls. These developmental difficulties seem to have a contribution to the development of expressive language but they do not predict LD persistence over and above the nature and the severity of early LD. The only unique predictor of persistence at 5 years of age was 18-month receptive vocabulary. Second, school-age language, academic and psychosocial outcomes of children with early LD were investigated according to LD persistence. We wanted to test empirically the hypothesis that children with transient LD had residual difficulties at school-age. Results showed that children with persistent LD accumulated language, academic and psychosocial difficulties up to Grade 6. Children with transient LD however had some psychosocial difficulties in the early school years. Thus, the hypothesis of an illusory recovery in children with transient LD was empirically supported only for psychosocial development. In sum, the results of this thesis showed that children with persistent LD have more co-occurring and schoolage developmental difficulties than those with typical language development. Difficulties were more severe or affected more developmental domains in children with persistent LD in comparison with children with transient LD. Moreover, early co-occurring developmental difficulties could help predict LD persistence at age 5. These results may suggest that children with persistent and transient LD belong to two distinct developmental trajectories underpinned by distinct developmental and etiological mechanisms. The implications of these results for the advancement of scientific knowledge and clinical practice are discussed in the conclusion.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/30032 |
Date | 12 June 2018 |
Creators | Matte-Landry, Alexandra |
Contributors | Dionne, Ginette |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xii, 112 pages), application/pdf |
Coverage | Québec (Province) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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