Romancier, journaliste, érudit et bibliophile, Paul Lacroix alias le bibliophile Jacob (1806-1884) traverse le XIXe siècle à l’aune d’une trajectoire qui oscille entre écrivain-journaliste et conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal à partir de 1855. À la faveur du double mouvement de reconfiguration de l’historiographie et du champ littéraire, dont il est un acteur au croisement des obsessions du temps entretenues par le romantisme, son oeuvre imposante et protéiforme tente une réunion des plumes de l’historien et du romancier soutenue par l’énigmatique et habile pseudonyme, gage de son succès en 1830. Il s’empare sous la monarchie de Juillet d’une écriture du passé vouée à en dresser l’inventaire, soumise aux modalités fluctuantes offertes par le récit comme aux injonctions économiques dépendantes des mutations de la librairie et du journal. Si sa production se défend de tout esprit de système, résumée par la course à la fabrication d’un grand « roman-histoire », elle interroge pourtant les conditions de définition d’un rapport au temps ébranlé après la Révolution. Le « Walter Scott français » sacrifie à la vogue du Moyen Âge pour la décliner sous la forme d’une histoire autant héritièrede l’érudition antiquaire qu’elle participe de la fondation d’un récit des origines tributaire d’une écriture spéculaire de l’histoire. Son histoire s’égrène au rythme de médaillons romancés cristallisant couleurs, intrigues, travers des temps médiévaux et modernes séparés par une frontière poreuse qui interroge les conséquences de la rupture révolutionnaire. Avers et revers de ces médaillons posent dans leur alternance les jalons d’une expérience de mise en ordre du temps. / A novelist, writer, scholar and book-lover, Paul Lacroix, aka bibliophile Jacob (1806-1884), went through the nineteenth century as both a writer-journalist and a librarian at the Bibliothèque de l’Arsenal from 1855 on. Influenced by the deep changes affecting both historiography and literature, in which in actively participated and the obsessions of its times nurtured by the romantic movement, his abundant and multifaceted work tried to melt the historian’s and the novelist’s approaches, materialised by the mysterious, clever pen name, the token of his success in 1830. Under the July Monarchy, he undertook to take an inventory of the French historical past; his writings were submitted to the fluctuating possible modalities provided by the narrative as well as the economic imperatives resulting from the transformations of bookshops and libraries. Though his works did not try to set up a closed and coherent system, which was illustrated by the race for the ultimate roman-histoire, they questioned French people’s relationship with time, which was seriously undermined by the Revolution. The so-called « French Walter Scott » followed the taste for the Middle-Ages and wrote historical novels thatreminded one of the specialists of the Antiquity and contributed to founding a narrative of the origins based on a speculative approach of history. His historical narratives is pervaded with fictionalised cameos crystallising the colours, plots and pitfall of both medieval and modern times, separated by a porous border, thus questioning the consequences of the French Revolution. The two faces of those cameos paved the way for a rearrangement of historical time/events.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013MON30081 |
Date | 06 December 2013 |
Creators | Charreire, Magali |
Contributors | Montpellier 3, Amalvi, Christian |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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