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Dynamique des populations de sapins baumiers et suivi de leur regénération après un feu dans un secteur du parc des Grands Jardins affecté par la tordeuse des bourgeons de l'épinette

Une étude de la dynamique naturelle d'une sapinière a été entreprise en 1991 dans le parc des Grands-Jardins afin d'évaluer l'impact de deux perturbations successives sur le sapin baumier (Abies balsamea (L.) Mill.). Le parc des Grands-Jardins a été touché par plusieurs épidémies de la tordeuse des bourgeons de l'épinette (Choristoneura fumiferana Clem.) et, en mai 1991, un incendie forestier y a dévasté une superficie de 630 hectares. L'analyse dendrochronologique d'échantillons d'arbres hôtes de la tordeuse a permis de reconstituer l'historique détaillé des épidémies récentes de la tordeuse des bourgeons de l'épinette. L'origine et le développement des peuplements de sapins ont été mis évidence par des structures d'âge et des structures de mortalité. Finalement, l'ensemencement naturel à l'intérieur du brûlis a été estimé grâce à un dispositif permanent de trappes à graines visité à toutes les deux semaines, de la mi-août à la mi-novembre 1992, ainsi qu'à la mi-mai 1993. Trois épidémies majeures de la tordeuse ont eu lieu au cours du XXe siècle dans le parc des Grands-Jardins. Elles débutèrent approximativement en 1974, en 1948 et en 1909. Les épidémies de la tordeuse enregistrées chez les arbres hôtes sont étroitement associées à celles décrites pour la réserve faunique des Laurentides. La plupart des sapins baumiers adultes étudiés étaient préétablis au moment de l'épidémie de 1909 et ils présentaient une structure d'âge équienne. La mortalité de ces arbres débuta vers 1956 et elle fut massive (71% des sapins) plus particulièrement entre 1975 et 1984. En 1989, tous les sapins baumiers avaient succombé aux défoliations par la tordeuse. La régénération, quant à elle, était abondante et constituée principalement de sapins baumiers (77%) et de bouleaux à papier (Betula papyrifera Marsh.) (23%). L'installation du sapin s'est effectuée principalement (74% des semis) de 1974 à 1982. Il n'y eut aucun établissement de plantules après 1984. L'installation de la majorité des bouleaux (80% des semis) s'est faite de 1978 à 1984. Après cette date, aucune installation ne fut observée. La dernière épidémie de la tordeuse a eu pour conséquences de décimer la totalité des sapins adultes étudiés et de favoriser la croissance de la régénération préétablie en sous-étage. L'incendie forestier de 1991 n'a laissé sur le site que trois survivants de bouleaux à papier, trois survivants d'épinettes blanches (Picea glauca (Moench) Voss) ainsi que quelques îlots de jeunes sapins baumiers en régénération. Un total de 4 325 graines a été récolté comprenant 12 espèces de plantes dont 6 espèces herbacées (16%) et 6 espèces arborescentes (84%). Chez l'épinette sp. (7,6 graines/m2), c'est de la fin septembre jusqu'à la mi-octobre que la pluie de graines fut maximale tandis que chez le sapin baumier (1,4 graines/m2) et le bouleau à papier (316,3 graines/m2), ce fut au cours de l'hiver. La régénération des espèces arborescentes après feu à l'intérieur du brûlis dépendra de la colonisation par les survivants et celle des arbres semenciers des secteurs adjacents non-incendiés. De façon générale, la dispersion des graines des espèces arborescentes était associée à la proximité des semenciers et à la direction des vents dominants. Finalement, la recolonisation par le sapin devrait être lente, mais elle sera accrue, dans une quinzaine d'années, au moment où les îlots de sapins baumiers, épargnés par le feu, débuteront leur production de graines.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:1298
Date January 1994
CreatorsPerron, Nathalie
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/1298/, doi:10.1522/1490777

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