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L'évolution du style de Voyage au bout de la nuit à D'un château l'autre : stigmatisation du corps et parcours d'une conscience nouvelle

Ce mémoire décrit l'évolution des principaux vecteurs de l'imaginaire célinien de Voyage au bout de la nuit à D'un château l'autre -dont chacun correspond à l'une des deux grandes Guerres du siècle dernier -en restant fidèle à la poétique élaborée par l'auteur dans les textes entourant sa production romanesque, qui placent au coeur de l'invention stylistique la question de l'émotion. L'exploration de cette dimension de l'écriture permet de mettre en évidence le double mouvement de plongée et de fuite mis en scène à l'intérieur des romans. En raison d'une culpabilité reçue en héritage et d'une certaine curiosité en regard des phénomènes de mort, Céline n'a pas cessé, tout au long de sa vie, de courir au devant des malheurs; l'écriture est porteuse de cette culpabilité qui préfigure le destin de l'homme et de l'oeuvre. Si la plongée au coeur du désastre est alimentée par la réponse favorable du sujet à toute une part de la demande mortifère de l'Autre, l'écart résulte d'une sagesse corporelle, qui est introduite dans les romans et dont on peut suivre l'évolution au fil de l'oeuvre. Au contact du désastre, le corps met en place différents moyens de défense, dont plusieurs sont de l'ordre de la pulsion de mort, pour échapper aux sommes d'excitation excessives. Ces moyens de défense sont mis en scène dans la répétition de l'écriture, qui permet d'échapper après coup à la mort. Les enjeux de l'écriture célinienne peuvent être interrogés avec profit en fonction des structures dans lesquelles s'insère le parcours du sujet, mais aussi dans la signification que l'on peut attribuer à la mise en scène de ce parcours, qui correspond à un cheminement réel dans la pensée. L'observation du travail de l'écrivain sur le matériau verbal permet d'éclairer la fonction de l'oeuvre, qui est de guider le lecteur sur les sentiers d'une vérité qu'il porte déjà en lui comme quelque chose de propre à l'humain et dont la voie d'accès est déjà rendue possible par l'expérience du temps, du corps et du monde dans ses variations en intensité. Le travail régulier, minutieux et raffiné qu'a été celui de Céline sur la langue est à l'origine d'un monde en soi, où s'impose une présence particulière, dont les effets confirment l'engagement réel de l'écrivain. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, D'un château l'autre, Style, Pulsion de mort, Culpabilité.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2518
Date January 2009
CreatorsMorin, Mathieu
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/2518/

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