Comment les frontières sont-elles redéfinies par les territorialités qui les traversent ? Par qui les territorialités transfrontalières sont-elles investies ? Quelle est la place laissée à l’Etat, lorsque des autorités frontalières mobilisent une culture indigène, préexistante à la nation, pour (re)construire un territoire ? Les dynamiques récentes de coopération transfrontalière aymara entre le Chili, le Pérou et la Bolivie interrogent les reconfigurations politiques et territoriales qui affectent une institution étatique élémentaire : la frontière. Ce travail de thèse analyse l’action publique transfrontalière des maires ruraux aymaras depuis la perspective de long terme de construction de l’Etat chilien. En abordant l’Etat par ses périphéries, politiques, sociales et territoriales, il questionne les jeux d’acteurs qui contribuent aux transformations du gouvernement du territoire. Les continuités dans les pratiques politiques et administratives sur la frontière et les usages de rôles institutionnels hérités, dans un contexte de reconnaissance des droits des populations indigènes, démontrent que l’Etat, au-delà de son prétendu affaiblissement, connait un redéploiement paradoxal prenant la forme d’un processus complexe de sécurisation d’un espace transfrontalier diplomatiquement disputé. / How are the borders redefined by the “territorialities” which cross them? Which actors use these cross-border territorialities? What room is left to the state, when the local authorities living on the border refer to an indigenous culture, which preexisted to the nation, to (re)build a territory? The recent dynamics of the Aymara cross-border co-operation between Chile, Peru and Bolivia question the political and territorial reconfigurations which affect a fundamental state institution: the border. This doctoral thesis analyzes the cross-border public policies led by Aymaras rural mayors, according to a long-term approach of the construction of the Chilean state. By comprehending the state through its political, social and territorial peripheries, we study the networks of actors who take part in the transformations of the governance of the territory. The permanence of political and administrative actions on the border on one hand, the uses of inherited institutional roles on the other, show that beyond its alleged weakening, the state is paradoxically strengthened, through a complex securitization process of a diplomatically disputed cross-border area.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012GRENH037 |
Date | 26 November 2012 |
Creators | Rouvière, Laetitia |
Contributors | Grenoble, Ihl, Olivier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.002 seconds