Ce travail de thèse élabore une approche de l’œuvre d’art comme accomplissement pratique, à partir d’un travail de terrain conduit lors de la préparation d’une exposition dans un centre d’art contemporain. Cette recherche, qui relève de l’analyse conversationnelle et de l’ethnométhodologie, vise ainsi à exploiter les acquis méthodologiques, théoriques et analytiques de ces approches pour la description d’un terrain artistique. Aborder l’œuvre « en pratiques », par l’analyse de situations d’interaction avec et autour des œuvres, permet de poser à nouveaux frais un ensemble de questions ayant trait à la définition de l’objet « œuvre d’art » et à la compréhension des activités artistiques et esthétiques. L’analyse détaillée de micro-activités accomplies par les professionnels de l’art (entrer en interaction dans l’espace d’une œuvre, donner des instructions pendant l’installation d’une œuvre, évaluer l’état d’un accrochage, introduire successivement différentes œuvres pendant une visite guidée) nous permet d’appréhender la constitution de l’œuvre comme un phénomène empirique, observé depuis l’écologie de l’exposition et les interactions entre ses acteurs. La thèse défend ainsi une approche descriptive des pratiques sociales situées qui constituent les œuvres. En cela, ce travail offre l’opportunité de s’interroger d’une part sur les manières dont un travail empirique relevant de la linguistique et de la sociologie peut contribuer à une réflexion esthétique, et d’autre part sur les formes de collaboration interdisciplinaire alors engagées par une recherche qui prend l’art pour domaine d’enquête. / This PhD dissertation develops an approach to artworks defined as practical accomplishments, drawing on fieldwork observation of the preparation of an exhibition in a center for contemporary art. This study draws on the analytical and theoretical findings of conversation analysis and ethnomethodology to investigate artistic and aesthetic activities. Approaching artworks as practical accomplishments, by analyzing interactions with and around artworks, contributes to redefining artworks as well as artistic and aesthetic activities. The detailed analysis of micro-activities accomplished by art professionals (entering the artwork’s space, giving instructions for installing the artwork, assessing the artwork installation, successively introducing different artworks in the course of a guided tour) allows for the description of the artwork’s constitution as an empirical phenomenon, as can be observed in the exhibition’s ecology and through the interactions between its actors. The study advocates a descriptive approach to social and situated practices which produce artworks. It endeavors to offer an empirical contribution, from a linguistic and sociological perspective, to theoretical debates in aesthetics and, incidentally, to expand the study of art as an interdisciplinary field of research.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014ENSL0914 |
Date | 03 July 2014 |
Creators | Kreplak, Yaël |
Contributors | Lyon, École normale supérieure, Mondada, Lorenza, Quéré, Louis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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