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Religion et maladie dans le récit de fiction de la seconde moitié du XIXe siècle / Religion and sickness in the fictional narrative of the second half of the 19th century

Cette thèse se propose d’étudier les récits de fiction de la seconde moitié du XIXe siècle qui illustrent l’idée selon laquelle la « maladie est l’état naturel du chrétien ». Les affinités électives entre religion et pathologie intéressent à la fois les auteurs réalistes et naturalistes (Émile Zola, les Goncourt, Alphonse Daudet, etc.) qui envisagent la croyance dans une perspective polémique de démystification, voire de médicalisation ; et les écrivains catholiques (Barbey d’Aurevilly, Léon Bloy, J.-K. Huysmans, Émile Baumann) qui remotivent le sens spirituel des afflictions physiques. La mise en regard d’œuvres rassemblées autour d’une unité thématique – le spectacle d’un croyant malade – mais relevant d’esthétiques et de courants de pensée dissemblables permet d’étudier la manière dont la représentation littéraire cristallise les débats de l’époque au sujet du christianisme, tout en faisant émerger des problématiques communes à des auteurs que la critique a coutume d’envisager sous l’angle restrictif de leurs oppositions. Il s’agit de mettre en lumière les relations d’influences réciproques entre des écrivains qui, par-delà leurs divergences, fondent leur représentation du religieux sur un même imaginaire pathologique et sur une même poétique de l’incarnation. Ce travail entend montrer comment le renouvellement du sentiment religieux – que ce soit dans une perspective apologétique ou au contraire critique – passe par une écriture du corps souffrant, malade ou en proie à des troubles psychophysiologiques mystérieux. Ce dernier est le lieu et l’enjeu d’une réflexion sur la foi, sur le système de pensées et de croyances du christianisme et sur les institutions ecclésiastiques. / This dissertation analyzes fictions that, in the second half of the 19th century, illustrate the idea that "sickness is the natural state of a Christian". The elective affinities between religion and pathology interest both realist or naturalistic novelists (such as Émile Zola, the Goncourts, Alphonse Daudet, etc.), whose polemical view aims at demystifying or even medicalizing beliefs, as well as catholic writers (Barbey d’Aurevilly, Léon Bloy, J.-K. Huysmans, Émile Baumann), who emphasize the spiritual meaning of physical afflictions. The parallel between fictions that are all based on the spectacle of a sick believer, but engage contrasting writing styles and currents of thought, shows how much literature crystallises the debate that is going on at the time about Christianism. It also uncovers a point of commonality between writers that critics are used to consider under the restrictive perspective of their opposition. This study aims to highlight the mutual influences that link together several writers who, beyond their differences, base their representation of religious feelings on the same pathological imaginary and the same poetics of incarnation. We argue that the renewal of religious feelings, whether it's in an apologetical or critical perspective, relies on the description of a body which suffers pain, sickness or mysterious psychophysiological disorders. Ultimately, the body conveys considerations about faith, Christian ideology and beliefs and ecclesiastic institutions.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2019SORUL051
Date05 June 2019
CreatorsSermadiras, Émilie
ContributorsSorbonne université, Glaudes, Pierre
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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