L'objectif général de l'étude est d'examiner, à titre exploratoire, les effets d'interaction entre la relation parent-enfant et des caractéristiques personnelles, familiales et socio-dérnographiques du jeune (âge, sexe, position dans la fratrie, compétence sociale, psychopathologie parentale, structure familiale, soutien social, revenu, etc.) dans leur pouvoir de prédiction des troubles intériorisés des jeunes adolescents. À notre connaissance, très peu d'études ont examiné les effets d'interaction entre la relation parent-adolescent et d'autres variables associées dans la prédiction des troubles intériorisés à l'adolescence, et ce, à partir d'un échantillon populationnel représentatif. L'échantillon de la présente étude est un sous-échantillon de l'Enquête québécoise sur la santé mentale des jeunes (EQSMJ, 1992, n=2400) et comporte 825 jeunes de 12 à 14 ans. Les troubles mentaux intériorisés considérés ici regroupent: (1) la phobie simple + difficulté d'adaptation, (2) l'angoisse de séparation (3) l'hyperanxiété / l'anxiété généralisée, (5) la dépression majeure / dysthymie. La définition des troubles mentaux s'appuie sur la classification proposée dans la troisième édition révisée du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-III-R) de l'Association Américaine de Psychiatrie (APA, 1987). Pour déterminer s'il y a présence ou non d'un trouble mental, on s'appuie sur les réponses fournies par deux informateurs indépendants: le parent et le jeune adolescent lui-même. Les catégories de caractéristiques (variables associées) incluses sont: individuelles, familiales et sociodémographiques. Deux modèles de régression logistiques sont construits. La variable dépendante est la présence d'au moins un trouble mental intériorisé (Modèle 1: selon l'informateur adolescent; Modèle 2: selon l'informateur parent). Les variables indépendantes sont des caractéristiques individuelles, familiales, et sociodémographiques, ainsi que les interactions de ces variables avec la relation parent-adolescent. Les résultats du Modèle 1 (au moins un trouble mental intériorisé selon le jeune) révèlent des effets d'interaction entre des composantes de la relation parent-enfant et les variables suivantes: la structure familiale, la position dans la fratIie et le revenu familial. Le Modèle 1 démontre également des effets principaux pour le sexe, la scolarité de la mère et les comportements punitifs du père. Les résultats du Modèle 2 (présence d'au moins un trouble mental intériorisé selon l'informateur parent) appuient l'hypothèse que la relation parent-enfant interagit avec les variables suivantes: l'âge, le sexe, la compétence sociale du jeune adolescent et, finalement, la scolarité de la mère dans la prédiction des troubles mentaux intériorisés. Le modèle 2 démontre également des effets principaux pour la position dans la fratrie, la psychopathologie parentale et les comportements punitifs du père. Les résultats indiquent que les comportements punitifs du père sont directement associés (effet principal) à la présence d'un trouble intériorisé chez le jeune adolescent, tant dans le Modèle 1 que le Modèle 2. Les autres composantes de la relation parent-enfant qui ont été évaluées interagissent avec les variables associées aux troubles intériorisés. Par exemple, les filles sont non seulement plus à risque de présenter un trouble intériorisé, mais ce risque augmente lorsqu'elles perçoivent un manque de soins de la part de leur mère. Le fait d'analyser les variables associées aux troubles intériorisés en tenant compte de l'informateur apporte beaucoup de richesse aux résultats. Les variables associées varient selon l'informateur et, sans l'informateur adolescent, les résultats auraient été moins révélateurs. Des recherches futures, avec des devis différents de celui de notre étude, seront nécessaires pour approfondir la compréhension de l'étiologie des troubles mentaux intériorisés chez les jeunes adolescents et, plus spécifiquement, du rôle de la relation parent-enfant dans l'émergence de ces troubles. Plusieurs implications pour la pratique clinique découlent de l'étude. Il faudrait sensibiliser les parents d'adolescents des effets potentiellement négatifs associés à une fréquence élevée de comportements punitifs, de même que leur recommander de viser à un équilibre concernant les comportements de soins (ex. : soutien, encouragements) et ceux visant le soutien de l'autonomie de leur jeune adolescent. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Épidémiologie, Troubles mentaux intériorisés, Adolescents (12-14 ans), Relation parent-enfant, Variables associées, Effets d'interaction, DSM-III-R.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2186 |
Date | January 2009 |
Creators | Martin, Andrea |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Thèse acceptée, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2186/ |
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