La présente étude vise à clarifier les associations entre les traits psychopathiques primaires et secondaires et les dimensions de l'attachement romantique soit l'anxiété d'abandon et l'évitement de l'intimité, au sein d'un échantillon de couples de la communauté. La littérature soutient l'existence d'une relation entre la psychopathie et l'attachement sans toutefois parvenir à un consensus sur la nature de celle-ci. Les études récentes s'entendent sur le fait que le manque d'études longitudinales constitue un obstacle important en ce sens. C'est pourquoi la présente étude utilise un devis longitudinal pour investiguer, d'une part, comment les scores de psychopathie et d'attachement s'inter-influencent chez un même individu (effet acteur) et, d'autre part, comment les scores de psychopathie et d'attachement d'une personne peuvent influencer les scores de son partenaire (effet partenaire). L'échantillon est composé de 110 couples, soit 220 participants, et la moyenne d'âge est de 31,88 ans. Les traits psychopathiques ont été mesurés avec la version française de la Levenson's Self-Report Psychopathy Scale, tandis que la version française du Experiences in Close Relationships scale a servi à mesurer l'attachement. Les associations longitudinales acteur-partenaire entre la psychopathie et l'attachement ont été calculées à l'aide de deux modèles d'analyse acheminatoire d'interdépendance acteur-partenaire (APIM). Des effets acteurs marginalement significatifs de taille moyennement faible ont été obtenus entre les scores initiaux d'anxiété d'attachement et les scores de psychopathie obtenus un an plus tard. Quant aux scores initiaux de psychopathie, ceux-ci présentaient des associations acteurs significatives moyennement faibles avec les scores d'anxiété d'attachement obtenus un an plus tard, mais uniquement chez les hommes. Aucun effet partenaire n'a été observé dans les modèles. Il y avait un effet modérateur du sexe sur les associations dans les deux modèles. La relation positive observée entre l'anxiété et la psychopathie primaire chez les femmes, en opposition à la relation négative entre la psychopathie primaire et l'anxiété chez les hommes, souligne l'importance de s'intéresser davantage aux différences de sexe en ce qui a trait à la psychopathie. En outre, les résultats obtenus soulèvent la possibilité que des interventions visant à réduire l'anxiété d'abandon pourraient permettre de traiter les traits psychopathiques présents chez des individus relativement sains. Ces données vont dans le sens du concept de vulnerable dark triad et concordent également avec plusieurs données cliniques intéressantes concernant les approches basées sur la mentalisation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/71245 |
Date | 02 February 2024 |
Creators | Rocheleau, Cynthia |
Contributors | Sabourin, Stéphane |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (vi, 60 pages), application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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