Le carnaval uruguayen, le plus long au monde, est né au XIXème siècle, presque en même temps que le pays. La murga uruguayenne, théâtre populaire musical spécifique du carnaval local, met en scène l'histoire quotidienne depuis le début du XXème siècle. Elle est passée à travers les réformes libérales du temps du battlisme, à travers le déclin économique des années 50 et 60, la dictature des années 70 et 80 et la renaissance démocratique des années 90. Son rôle est celui de porte-parole de la sphère publique populaire, moyen de communication horizontal, qui sert de miroir à la société uruguayenne. Depuis la moitié des années 90 elle subit des changements significatifs, dus aux influences contemporaines, tant au niveau esthétique (visuel et auditif), qu'au niveau thématique. Comment la tradition arrive-t-elle à survivre et à s'adapter à la modernité? Après avoir analysé le contexte historique, je me suis orientée spécialement vers un groupe traditionnel et un autre de jeunes, pour définir leurs façons spécifiques de pratiquer cet art. Comment font-ils pour garder ou gagner leur public? De plus j'ai analysé les thèmes abordés par les murgas classifiées comme les trois premières au concours officiel en 2008, pour voir de quelle manière est présentée sur scène l'actualité sociale et politique. Pour arriver à trouver des réponses à mes questions, j'ai choisi l'approche ethnographique et je suis allée sur place, lors du carnaval 2008, de janvier à avril. J'ai utilisé l'observation, les entrevues semi-dirigées et l'analyse de contenu, pour apprendre ce que pensent les gens du carnaval (artistes, historiens, sociologues) de l'évolution et les perspectives de la murga et comment vivent-ils les changements. L'analyse des spectacles et des paroles m'a permis d'apprendre que le théâtre, la musique, la chorégraphie, les effets de son et lumière influencent tous la murga depuis un bon bout de temps. De plus, l'élection du premier gouvernement de gauche a modifié sa perspective politique, car beaucoup des murguistas soutiennent cette orientation, donc la critique est moins mordante. La télévision, la presse, les nouvelles technologies, la globalisation culturelle, influencent leur façon de voir et dire les choses, tout comme les intérêts commerciaux, les commanditaires et les propriétaires des scènes privées. Tant le gouvernement, les murguistas, et certains journalistes et auteurs, déploient des efforts pour maintenir la tradition originale, sans toutefois la figer, car la survie du carnaval jusqu'à nos jours est due au changement permanent. La murga est vue comme caractéristique pour la culture uruguayenne, un facteur identitaire indéniable, mais qui est en compétition avec les autres formes de divertissement disponibles. La seule façon d'y arriver est d'intégrer des nouvelles techniques, thèmes et façons de dire les choses, tout en gardant son spécifique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Murga, Carnaval, Uruguay, Identité, Ethnographie, Communication, Culture populaire, Tradition.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2269 |
Date | January 2009 |
Creators | Roman, Ana-Maria Antoaneta |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2269/ |
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