S’intéresser à la place de l’Islam dans les propagandes politiques du règne de Pierre Ier de Castille (1350-1369) amène à s’interroger sur les paradoxes et ambiguïtés du rapport à l’Autre. L’Islam désigne ici différents objets ; le terme fait référence à la fois à la puissance politique et militaire des Nasrides et Mérinides, et à un ensemble religieux et culturel. Leur instrumentalisation dans diverses formes de propagande, textuelles et architecturales, a pour but de renforcer le pouvoir de l’initiateur de cette propagande. La mise en lumière des diverses modalités de cette instrumentalisation permettra de questionner et reconsidérer la frontière politique, religieuse et culturelle dans la péninsule ibérique du XIVe siècle. L’exemple du règne de Pierre Ier montre à quel point la frontière avec l’Autre est mouvante et évanescente, et son renforcement ou son amenuisement dépend des intérêts politiques en jeu, des rapports de force, de la motivation des acteurs ou encore de différents types de convergence qui ont rendu possible l’intégration et l’assimilation de formes et de concepts artistiques, politiques et littéraires. En confrontant les types de sources et les points de vue, on pourra mieux saisir, dans son ensemble et sa complexité, le rapport excluant ou incluant que les chrétiens entretiennent avec l’Islam, tant dans leurs pratiques politiques que dans leurs représentations symboliques. En effet, l’Islam est utilisé comme une altérité tantôt positive, tantôt négative, mais il cesse parfois aussi de représenter une forme d’altérité. Ce rapport dialectique renvoie à la problématique de la place qu’occupe l’Islam dans la formation de la culture castillane ainsi que dans la construction de l’État Moderne. / Exploring the place of Islam in the political propagandas during the reign of Peter of Castile (1350-1369) leads to questioning the paradoxical and ambiguous aspects of an approach to Otherness. Islam here refers to various items: the political and military power of the Nasrids and the Merinids, as well as a religious and cultural body. The instrumentalization of these items through various forms of propaganda, either textual or architectural, aims at reinforcing the power of their initiator(s). Bringing out the various modalities of this instrumentalization will allow us to question and reconsider the political, religious and cultural frontier in the 14th century Iberian Peninsula. The example of the reign of Peter of Castile shows how shifting and ephemeral the frontier with Otherness can be, and its strengthening or its dwindling depends on the political interests at stake, the balance of power, the motivation of the protagonists as well as the different types of convergence which have allowed the integration and the assimilation of artistic, political and literary patterns and concepts. By confronting the various types of sources and points of view, it will be easier to fully understand, in its entirety and complexity, the either excluding or including relationship that the Christians have with Islam, both in their political practices and in their symbolic representations. Indeed, Islam is utilized as a form of otherness which is sometimes positive, sometimes negative, but it also occasionally ceases being viewed as such. This dialectical connection is closely linked to the part that Islam has played in the formation of Castilian culture as well as in the construction of Modern State.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA040154 |
Date | 29 November 2014 |
Creators | Marquer, Julie |
Contributors | Paris 4, Martin, Georges |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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