Le jeu de hasard comme thème littéraire prend, à l’époque romantique, une signification tragique : il devient pleinement un paradigme du défi, du jeu existentiel, de l’ordalie, et fait alors écho au mythe de Faust. L’analyse de l’évolution du thème littéraire du jeu de hasard montre l’émergence de cette figure romantique du joueur. D’abord envisagé comme un simple divertissement, et traité sur le registre comique, le jeu devient progressivement un geste désespéré de ce personnage. La présente étude s’intéresse aux littératures française et russe, mais aussi anglophone et italienne, et retrace les étapes principales de l’évolution du thème ludique du Moyen Age au XXe siècle. Elle montre comment l’activité, d’abord réservée aux fripons et moralement blâmée, acquiert une considération grâce à sa prise en compte par les mathématiques et l’anthropologie. Avec l’émergence de la notion de risque, dès la Renaissance, le jeu de hasard apparaît comme un modèle possible pour penser l’action humaine. A partir de l’époque classique en France, il s’impose comme thème littéraire, et sa mutation vers le tragique devient nette. Le renversement le plus significatif s’effectue dans la littérature russe du XIXe siècle, mais les auteurs français de cette époque l’illustrent également. Le XXe siècle présente quelques grandes figures de joueurs romantiques, qui recherchent la perte. / Gambling as a literary theme takes on, with romanticism, a tragic meaning: it fully becomes a paradigm for defiance, for games whose stakes are existence itself, even for the tradition of the ordeal, and resonates with the Faustian myth. The analysis of the evolution of gambling as a literary theme shows how it gave birth to the romantic figure of the Gambler. Gambling, first seen as mere entertainment, and treated along comedy lines, gradually became a gesture of despair of this character.The analysis covers French and Russian literature, with extensive excursions into Anglophone and Italian literatures, in order to retrace the theme of play and gambling from the Middle Ages through to the Twentieth century. It shows how such activity, first the preserve of rascals and knaves and morally condemned, gradually acquired respectability through its recognition in mathematics and anthropology. With the emergence of the notion of risk, at the Renaissance, games of chance become potential models for the understanding of human endeavour. From the Classical period in France, they become a literary theme, and the treatment of gambling starts veering towards the tragic. The most significant mutation of this sort takes place in nineteenth century Russian literature, but a number of French authors of the period also demonstrate it. Finally, a number of powerful romantic figures of the Gambler emerge in twentieth century literature, figures bent upon their own destruction.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009PA040225 |
Date | 03 December 2009 |
Creators | Leclerc, Natalia |
Contributors | Paris 4, Backès, Jean-Louis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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