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Isolation et identification de composés antibiotiques des écorces de Picea mariana

De nos jours, un grand nombre de composés issus de plantes sont utilisés en médecine moderne et une majorité de ceux-ci le sont selon leur usage traditionnel. Des 25 composés pharmaceutiques les plus vendus à travers le monde, 12 proviennent de produits naturels, mais jusqu'ici, environ seulement 10 % des 250 000 espèces de plantes inventoriées ont fait l'objet de recherches de molécules bioactives. Au Québec, les plantes de la forêt boréale n'ont fait l'objet que de très peu de recherches de composés actifs bien que les peuples autochtones aient utilisé une grande diversité de plantes pour soigner toutes sortes de maladies et d'affections. Ces connaissances médicinales ancestrales permettent d'orienter et de guider la recherche de molécules bioactives. De plus, face à l'émergence grandissante à l'échelle mondiale du phénomène de résistance bactérienne aux antibiotiques, la découverte de nouveaux composés antimicrobiens est devenue un objectif primordial dans la lutte contre les infections causées par des souches bactériennes résistantes. En Amérique du Nord, les écorces de plusieurs conifères étaient utilisées dans la médecine traditionnelle amérindienne pour un usage antiseptique. Le but de ce projet de recherche était donc, dans un premier temps, d'évaluer l'activité antibactérienne d'extraits d'écorces de conifères de la forêt boréale, soit : Abies balsamea, Larix lancina, Picea glauca et Picea mariana, puis en second lieu, d'isoler et d'identifier les composés responsables de l'activité de l'extrait ayant montré la plus grande activité. Ainsi, des extraits éthanoliques d'écorces ont été préparés et leur activité antimicrobienne a été évaluée sur deux souches bactériennes, Staphylococcus aureus et Escherichia coli, à l'aide de la méthode de diffusion du disque. Des quatre extraits testés, celui de l'écorce de P. mariana (épinette noire) s'est avéré le plus actif contre la souche de S. aureus. La bioautograpbie a permis l'isolation bioguidée de molécules actives présentes dans cet extrait. Dans la fraction active isolée, sept molécules de la classe des acides résiniques ont été identifiées par chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS) : l'acide pimarique (1), l'acide sandaracopimarique (2), l'acide isopimarique (3), l'isopimarol (4), l'acide palustrique (5), l'acide déhydroabiétique (6) et l'acide abiétique (7). Cette étude constitue la première confirmation de la présence d'isopimarol dans l'écorce de P. mariana. Les composés (5), (6) et (7) sont les composés les plus abondants dans la fraction active isolée. L'évaluation de l'activité antibiotique des composés identifiés a montré que les composés (2), (3), (5), (6) et (7) sont actifs contre S. aureus. Nos résultats semblent donc valider l'utilisation traditionnelle de l'écorce de cette plante dans la médecine amérindienne.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QCU.449
Date January 2006
CreatorsBérubé-Gagnon, Jérôme
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/449/

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