Ma thèse examine quatre romans de l`époque post-1960 qui s’appuient sur le genre de la littérature prolétarienne du début du vingtième siècle. Se basant sur les recherches récentes sur la littérature de la classe ouvrière, je propose que Pynchon, Doctorow, Ondaatje et Sweatman mettent en lumière les thèmes souvent négligés de cette classe tout en restant esthétiquement progressiste et pertinents. Afin d’explorer les aspects politiques et formels de ces romans, j’utilise la « midfiction », le concept d’Allen Wilde. Ce concept vise les textes qui utilisent les techniques postmodernes et qui acceptent la primauté de la surface, mais qui néanmoins essaient d’être référentiels et d’établir des vérités. Le premier chapitre de ma thèse propose que les romans prolétariens contemporains que j’ai choisis utilisent des stratégies narratives généralement associées avec le postmodernisme, telles que la métafiction, l’ironie et une voix narrative « incohérente », afin de contester l’autorité des discours dominants, notamment les histoires officielles qui ont tendance à minimiser l’importance des mouvements ouvriers. Le deuxième chapitre examine comment les romanciers utilisent des stratégies mimétiques afin de réaliser un facteur de crédibilité qui permet de lier les récits aux des réalités historiques concrètes. Me référant à mon argument du premier chapitre, j’explique que ces romanciers utilisent la référentialité et les voix narratives « peu fiables » et « incohérentes », afin de politiser à nouveau la lutte des classes de la fin du dix-neuvième et des premières décennies du vingtième siècles et de remettre en cause un sens strict de l’histoire empirique. Se basant sur les théories évolutionnistes de la sympathie, le troisième chapitre propose que les représentations des personnages de la classe dirigeante riche illustrent que les structures sociales de l’époque suscitent un sentiment de droit et un manque de sympathie chez les élites qui les font adopter une attitude quasi-coloniale vis-à-vis de la classe ouvrière. Le quatrième chapitre aborde la façon dont les romans en considération négocient les relations entre les classes sociales, la subjectivité et l’espace. Cette section analyse comment, d’un côté, la représentation de l’espace montre que le pouvoir se manifeste au bénéfice de la classe dirigeante, et de l’autre, comment cet espace est récupéré par les ouvriers radicaux et militants afin d’avancer leurs intérêts. Le cinquième chapitre explore comment les romans néo-prolétariens subvertissent ironiquement les tropes du genre prolétarien précédent, ce qui exprimerait l’ambivalence politique et le cynisme généralisé de la fin du vingtième siècle. / My dissertation project examines post-1960s novels that draw on the genre of proletarian fiction of the early twentieth century. Building upon current research focused on working-class literature, as well as pertinent literary theory, I argue that Pynchon, Doctorow, Ondaatje, and Sweatman bring to light often neglected working-class themes while remaining aesthetically progressive and relevant. In order to explore these novels in their political and formal aspects I employ Allen Wilde’s concept midfiction. This concept refers to texts that use postmodern techniques and accept the primacy of surface, but nonetheless try to be referential and establish truths. The first chapter of my dissertation argues that the contemporary proletarian novels that I have selected employ narrative strategies commonly associated with postmodernism, such as metafiction, irony, and an “incoherent” narrative voice, to challenge the authority of dominant discourses, including the official histories that tend to downplay labour movements. The second chapter examines how the novelists employ mimetic strategies in tandem with more experimental techniques in order to achieve a believability factor that helps to connect the narratives to concrete historical realities. Referring to my argument in chapter one, I explain that the novelists ultimately use these two modes, referentiality and “unreliable”, “incoherent” narrative voices, in order to both re-politicize the class struggle of the late nineteenth and early decades of the twentieth century as well as to undermine a strict sense of empirical history. The third chapter draws on evolutionist theories of sympathy to argue that the depictions of wealthy ruling class characters illustrate that social structures at the time fostered a sense of entitlement and lack of sympathy in the elites that caused them to adopt a colonial-like attitude towards the working class. The fourth chapter addresses how the novels under consideration mediate the relationships between social classes, subjectivity and space. This section analyses how, on the one hand, representations of space show how power is manifested to benefit the ruling class, and on the other hand, how space was co-opted by radicals and militant workers in order to further their interests. The fifth chapter explores how the neo-proletarian novels ironically subvert tropes from the earlier proletarian genre which, I argue, expresses the political ambivalence and cynicism of the late twentieth century.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/11093 |
Date | 04 1900 |
Creators | D'Abramo, Kevin |
Contributors | Schwartzwald, Robert |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
Page generated in 0.0029 seconds