Cette recherche se situe dans le champ de la psychopathologie sociale clinique. En référence à la métapsychologie psychanalytique, elle est construite à partir de l’étude de cas. Depuis la place de clinicienne en institution, en portant notre attention sur les différents espaces de la réalité psychique, nous proposons de questionner les liens entre exclusion sociale et temporalité. Nous avons rencontré, dans la clinique et dans le processus de la recherche, différents niveaux de confusion dans l’ordre du temps et avons proposé, pris par la question de l’origine, qu’un espace intérieur se constitue à l’orée de la vie dans le lien avec les premiers objets : l’espace du silence. A partir d’une analyse de la relation transféro-contre-transférentielle dans le cadre d’une clinique individuelle, groupale, institutionnelle ainsi qu’avec l’analyse d’une oeuvre littéraire, nous avons interrogé, à travers la formation de cet espace premier, le devenir sujet dans le lien à l’autre. Ce devenir implique une ouverture à une temporalité propre à chacun et permettant l’inscription dans une histoire singulière. Le sujet "exclu" se construirait comme étranger en lui-même, dans une forme de confusion qui renverrait à un brouillage entre l’intérieur et l’extérieur, entre fantasme et réalité. Sa temporalité serait construite à partir de cryptes renfermant le temps de l’objet, elle ouvrirait sur un temps qui s’étalerait dans un "en dehors" enfoui : un temps qui tournerait sur lui-même, nous renvoyant aux figures de la mélancolie. A sa rencontre, le clinicien serait convoqué à un point de retour, lieu de l’absence totale. Il y aurait, et ce travail de recherche en serait une voie, à figurer quelque chose de ce chaos des origines. / This research has been conduct in the field of clinical social psychopathology. It is based on case study, in reference to psychoanalytical metapsychology. By focusing our attention on the different spaces of psychic reality, and through a vast experience as a clinical psychologist, we are going to question the links between social exclusion and temporality. Throughout the clinical cases and research process, we have been confronted with different levels of time order confusion. As we took in account the question of origin, we have suggested that an inner space is constituted at the edge of life in the bond with the first objects: the space of silence. On the basis of an analysis of the transference and countertransference relationship in the context of an individual, group and institutional therapy, as well as the analysis of a literary work, we have questioned the establishment of interpersonal relationships of one subject, through the construction of its first space. This process involves an opening to a temporality proper to each one that allows the integration in a singular history. The "excluded" subject would build itself as a stranger to itself in a form of confusion that would refer to a blur between the inside and the outside, between fantasy and reality. Its temporality would be built from crypts containing the time of the object, it would open on a time that would spread out in a buried "outside": a time that would turn on itself, referring us to the figures of melancholy. When meeting the subject, the clinical psychologist would be brought back to a point of return, the place of nothingness. This research work would be one way to decipher and understand the chaos of origins.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCD001 |
Date | 23 February 2018 |
Creators | Durr, Noemie |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Pinel, Jean-Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0021 seconds