L'amitié, sujet classique et paradoxalement peu étudié chez Stendhal, permet de croiser les problématiques de l'altérité, de l'intime et du dialogisme et se situe au cœur de la problématique de la connaissance du Moi. Quelles représentations Stendhal avait-il de l'amitié ? A défaut d'avoir écrit un De l'Amitié, a-t-il jamais conçu une théorie unifiée de l'amitié ? Ne faut-il pas la chercher dans une pratique sociale telle que l'amitié beyliste ? L'amitié permet en effet de repenser les concepts-clés de l'égotisme et du beylisme. L'égotisme à plusieurs, notion paradoxale, s'explique dans le cadre plus large d'une réflexion sur l'auctorialité. Stendhal se forme au sein d'un cercle d'amis ; ses idées – et notamment celle de l'analyse du cœur humain – se façonnent dans un dialogisme fécond et par le biais de l'écriture en collaboration. Le beylisme n'est pas tant le fait de ramener tout à Beyle, qu'une philosophie de l'art de vivre heureux avec les autres où paradoxalement le bonheur réside dans l'interstice qui sépare le moi de l'autre, dans la possibilité du déliement. Empruntant des outils à la sociologie et à l'analyse génétique, notre réflexion s'est articulée sur la représentation de l'amitié comme cercle et comme jeu, et sur l'analyse de son fonctionnement par le système du don et par celui de la collaboration. L'étude de l'amitié chez Stendhal contribue à réévaluer l'altérité dans son œuvre, la mise en lumière des écrits en collaboration de jeunesse témoignant bien du protocole éminemment dialogique de son œuvre. / Friendship is a classical subject - albeit hardly studied in Stendhal works - which allows a crisscross of views on otherness, intimacy and dialogism. It is also at the core of Self-knowledge. What were Stendhal's representations of friendship ? Although he did not write a chapter about Friendship, did he eventually give way to a structured theory about friendship? One that could be found within a social custom called the beylist friendship ? The concept of friendship invites us to reconsider the key concepts of egotism and beylism. Egotism practiced by many, a paradoxical concept, is framed within a larger consideration about authorship. Stendhal moldes himself within a circle of friends ; his ideas –especially the one on the analysis of the human heart- are built up in the midst of rich dialogism and co-authorship writings. Beylism should not be reduced to a mere reference to Beyle. It is a philosophy of life on how to live happily with others when, paradoxically, happiness lies within the gap between the self and the other and depends on the possibility of breaking bonds. With the support of sociologic and genetic analysis tools, our work focuses on the illustration of friendship as a social circle and a game. We analyze its mechanisms which include a mixed system of giving and collaborating. The study of friendship in Stendhal's work helps reassess the otherness in his literature and also highlights his co-authorship writings during his youth which confirm the particularly dialogical nature of his work.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011GRENL023 |
Date | 05 December 2011 |
Creators | Bassou, Muriel |
Contributors | Grenoble, Corredor, Marie-Rose |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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