Dès la conquête de la Cochinchine en 1862, l’Administration coloniale et des particuliers français exploitèrent l’agriculture locale et y développèrent l’économie. Ils tentèrent de faire l’essai et d’introduire diverses cultures, en particulier des arbres à caoutchouc. L’année 1897 marqua le début de l’hévéaculture de Cochinchine, lorsqu’on planta avec succès près de deux mille hévéas brasiliensis. La superficie de l’hévéaculture en Cochinchine se développait prodigieusement, allant de cent hectares à la fin du XIXème siècle à près de cent mille hectares au début des années trente, grâce d’une part à des capitaux provenant de la Métropole et, d’autre part à des mesures d’encouragement du Gouvernement colonial. Les plantations d’hévéa attirèrent les travailleurs locaux, surtout en provenance du Tonkin et de l’Annam, à raison d’une dizaine de mille, parfois une vingtaine de mille par an.Parallèlement à l’extension des superficies plantées, la production du caoutchouc de la colonie s’accrut rapidement, allant d’un peu plus d’une tonne en 1908 à plus de soixante mille tonnes en 1939. Les plantations d’hévéa devinrent l’une des cultures les plus importantes de Cochinchine à l’époque coloniale française. Non seulement elles apportèrent la fortune aux planteurs de la colonie, mais elles assurèrent une partie, et depuis 1938, la totalité des besoins de caoutchouc de l’industrie métropolitaine. Les plantations d’hévéa de Cochinchine représentaient un symbole de la colonisation agricole française, mais aussi hélas l’une des pages noires de l’histoire du colonialisme français au Vietnam par l’exploitation brutale des planteurs envers les travailleurs vietnamiens. / As early as the conquest of Cochinchina in 1862, the colonial administration and French individuals exploited the local agriculture and developed the economy there. They tried to experiment and introduce various crops, especially rubber trees. The year of 1897 marked the beginning of the rubber plantation of Cochinchina, when two thousand rubber trees brasiliensis were successfully planted. The area of rubber tree plantation in Cochinchina grew tremendously, ranging from one hundred hectares at the end of the 19th century to nearly one hundred thousand hectares in the early 1930s, because of, on the one hand, the capital invested from the metropolis, and, on the other hand, the measures of encouragement taken by the colonial Government. The rubber plantations attracted local workers, mainly from Tonkin and Annam, at a rate of about 10.000, sometimes 20.000 persons a year. In parallel with the extension of the area of rubber plantation, the colonial rubber production rapidly increased from just over one tonne in 1908 to more than 60.000 tons in 1939.The rubber tree plantation became one of the most important crops of Cochinchina during the French colonial era. Not only they brought fortune to the planters of the colony, but they secured a part, and since 1938, the whole of the rubber demands of the metropolitan industries. The Cochinchina rubber plantations represented a symbol of French agricultural colonization and, unfortunately, one of the black pages of the history of French colonialism in Vietnam by the brutal exploitation of Vietnamese workers by rubber planters.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018AIXM0016 |
Date | 19 January 2018 |
Creators | Tran, Xuan Tri |
Contributors | Aix-Marseille, Mioche, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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