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La corporéité des rapports de pouvoir dans un exercice de co-création médiatique : voir autrement

Mémoire en recherche-création / Inscrites au sein de notre société actuelle hétéronormée (Butler 1990), les représentations visuelles sont toujours teintées de codes culturels prescrits et genrés dont il est impossible de se défaire. Ces images actualisent et véhiculent des rapports de pouvoir (Foucault 1973) que l’on incorpore à travers nos identifications personnelles et nos pratiques artistiques.

Les objectifs de cette maîtrise en études cinématographiques sont d’une part de contribuer au développement d’une méthodologie de recherche-création (Boutet 2018) critique et située (Haraway 1988) comme exercice de recherche académique en questionnant les rapports de pouvoir, et, d’autre part de proposer une alternative à la photographie de nu à travers la conception d’une installation lumineuse et sonore éphémère.

Ma question de recherche se déploie à la fois à travers une posture politique et une méthodologie de recherche. D’une part, comment une recherche-création autoethnographique collaborative (Chang, Hernandez et Ngunjiri 2012) permet-elle de réfléchir les rapports de pouvoir au sein d’une pratique artistique afin de créer des images d’un corps féminin sans pour autant reproduire certains réflexes hétéronormatifs ? D’autre part, comment une posture critique et auto-réflexive féministe queer permet-elle de développer des stratégies de résistance et, par le fait même, d’échapper aux codifications culturelles genrées de son contexte ?

J’avance l’hypothèse qu’en dématérialisant le corps au sein d’une pratique installative lumineuse et sonore, fondée sur une méthodologie collaborative, il serait possible d’offrir une
résistance aux réflexes hétéronormatifs présents dans la représentation visuelle d’un corps
féminin. Cette forme artistique qui se détache d’une narration visuelle traditionnelle serait ainsi
une manière de résister au Male gaze (Mulvey 1993).

Mon projet est une enquête méthodologique qui investigue la démarche intuitive et qualitative de l’autoethnographie collaborative en tant que méthode inclusive qui permet de questionner l’éthique d’une représentation. Au sein d’une recherche-création, le processus créatif est appréhendé comme recherche académique et me permet d’inclure mes autres pratiques artistiques parallèles au sein d’un mémoire protéiforme. / Among our current hetero-normed society (Butler 1990), visual representations are always tainted with prescribed and gendered cultural codes that are impossible to get rid of. These images actualize and convey power relations (Foucault 1973) that we unconsciously incorporate through our personal identifications and artistic practices.

This master's degree in film studies aims, on the one hand, to contribute to the development of a critical and situated (Haraway 1988) research-creation methodology (Boutet 2018) as an academic research exercise by questioning power relations, and, on the other hand, to offer an alternative to nude photography through the conception of an ephemeral light and sound installation.

My research question includes a political approach and a research methodology. On the one hand, how does a collaborative autoethnographic research-creation (Chang, Hernandez and Ngunjiri 2012) allows us to rethink the power relations within an artistic practice in order to create images of a female body without reproducing some heteronormative reflexes? On the other hand, how does a critical and self-reflexive feminist queer approach can develop strategies of resistance and consequently avoid the gendered cultural codifications of its context?

I argue that by dematerializing the body though a light and sound ephemeral installation practice, based on a collaborative methodology, it would be possible to offer resistance to the heteronormative reflexes currently involved in the visual representation of a female body. This artistic form that intentionally stands out from a traditional visual storytelling would thus become a way of resisting the Male Gaze (Mulvey 1993).

My project is a methodological inquiry that investigates the intuitive and qualitative approach of collaborative autoethnography as an inclusive method that allows us to question the ethics of representation. Within the framework of a research-creation methodology, the creative process is regarded as an academic research and allows me to include my other parallel artistic practices into a protean master’s thesis.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25085
Date12 1900
CreatorsBlondeau, Juliette
ContributorsRouleau, Joëlle
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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