Return to search

Renforcer la présence en formation à la recherche dans le deuxième cycle universitaire par les communautés d’apprentissage : encourager la collaboration pour moduler la distance pédagogique

Cette recherche doctorale porte sur la modulation de la distance pédagogique dans un contexte d’apprentissage du processus de recherche scientifique dans le deuxième cycle universitaire. Elle vise à déterminer si, et de quelle façon, les interactions sociales qui ont lieu au sein d’une communauté médiée par des technologies peuvent amoindrir les difficultés associées à la distance pédagogique et ainsi favoriser l’apprentissage du processus de recherche universitaire. Le cadre de référence de cette étude est constitué de deux concepts essentiels : la distance dans un contexte de formation (Jacquinot, 1993; Moore, 1993; Moore et Kearsley, 2011) et la présence (Jézégou, 2010b, 2012, 2013, 2014, 2019; Shin, 2002). À partir de ces concepts nous avons élaboré un cadre d’analyse que nous avons nommé « présence transactionnelle globale dans une communauté de cycle supérieur ». Cette étude vise à documenter un portrait global et émergeant de ces éléments dans un contexte peu étudié, soit celui de la formation à la recherche dans le deuxième cycle universitaire. Située dans une perspective à la fois interprétative et compréhensive avec une portée exploratoire, mais aussi descriptive et explicative, cette recherche repose sur une étude de cas menée au sein d’une communauté de recherche et d’entraide dans une université francophone d’Amérique du Nord. Cette communauté a pour but le développement des compétences scientifiques chez les étudiants gradués, le soutien à leurs travaux de recherche ainsi que leur intégration progressive aux milieux professionnels. Les données étudiées proviennent principalement d’entrevues semi-structurées réalisées auprès de 15 étudiants et de quatre membres du corps professoral faisant partie de la communauté, mais aussi d’observations des activités menées dans le cadre de rencontres en mode synchrone (présentiel ou en ligne) et des discussions ayant lieu dans des forums thématiques asynchrones. Une méthode d’analyse mixte de contenu a été utilisée incluant la quantification des cooccurrences des thèmes et l’analyse interprétative du discours des participants. L’étude montre que, dans un contexte de formation à la recherche dans le deuxième cycle universitaire, les interactions au sein de la communauté favorisent une augmentation de la présence transactionnelle et, ce faisant renforcent le sentiment de proximité et de disponibilité des autres membres de la communauté. L’étude met en lumière l’importance de l’interaction avec les pairs pour soutenir la formation des étudiants-chercheurs, et ce, à plusieurs dimensions : apprentissage du processus de recherche universitaire, enculturation scientifique, socialisation, aspects psychologiques et besoin de conseils et d’orientation. Elle dégage huit pratiques pédagogiques fructueuses pouvant contribuer au développement des compétences scientifiques chez les étudiants-chercheurs : les cliniques de recherche, les présentations de fin d’étape, les formations, les ateliers de rédaction, les symposiums fermés, les forums, les débats et le club de lecture. Enfin, elle cerne neuf conditions favorables au succès d’une communauté d’apprentissage médiée par des technologies pour la formation à la recherche dans les cycles supérieurs : l’adhésion à l’approche socio-constructiviste, le partage de la responsabilité entre les professeurs et les étudiants, la définition d’un périmètre disciplinaire, la planification des activités en considération à la fois des étudiants en présence et à distance, l’équilibre entre encadrement individuel et collectif, la mise en place d’une structure qui favorise la participation (fréquence et durée des activités), le développement des habiletés pour donner des rétroactions critiques et constructives, la construction d’une base de connaissances commune et la promotion de la notoriété des actions de la communauté. / This doctoral research aims to determine how an increased presence can help to modulate the educational distance in a context of learning the scientific research process in master's degree programs. In other words, the main goal is to determine if, and in what way, the social interactions taking place in a technology-mediated community can lessen the difficulties associated with educational distance and how these interactions would support the learning of scientific research process. The reference framework for this study consists of two essential concepts: educational distance (Jacquinot, 1993; Moore, 1993; Moore et Kearsley, 2011) and presence (Jézégou, 2012; Shin, 2002). From these concepts we developed an analytical framework that we called "global transactional presence in a graduate level community". This study aims to document a global and emerging portrait of these elements in a rarely studied context, namely research training in master's degree programs. From an interpretive and comprehensive perspective with an exploratory, but also descriptive and explanatory scope, this research is based on a case study that took place in a community of research and mutual aid in a North American Francophone university. This community aims to develop graduate students' scientific skills, support their research work and gradually integrate them into the professional community. For this research, the main source of empirical data is transcripts of semi-structured interviews with 15 students and 4 faculty members. The data collection was supplemented by observations of activities taking place in synchronous meetings (face-to-face or online) and discussions in asynchronous thematic forums. A mixed content analysis method was used including quantification of code co-occurrences and an interpretative analysis of participants' comments. The study shows that, in a context of research training in master's degree programs, increasing the global transactional presence through interactions within a technology-mediated community promotes studentresearchers' perceptions regarding the availability of peers and faculty and, in turn, reinforces the sense of connection between them. The study highlights the importance of peer interaction to support future researchers’ training in several dimensions: learning about the academic research process, scientific enculturation, socialization, psychological aspects, counselling and orientation needs. It identifies eight successful educational practices that can contribute to the development of student-researchers’ scientific skills: research clinics, presentations when milestones are achieved, training activities, writing workshops, closed symposia, forums, debates and reading clubs. Finally, it reports nine key conditions for a successful technology-mediated learning community for graduate research training: adherence to a socio-constructivist approach, sharing responsibility between faculty and students, definition of a disciplinary perimeter, planning of activities considering both present and online students, balance between individual and collective supervision, establishment of a structure promoting participation (frequency and duration of activities), developing skills to provide critical and constructive feedback, building a common knowledge base and promoting awareness of community activities.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/66683
Date26 January 2021
CreatorsAngulo Mendoza, Gustavo Adolfo
ContributorsFountain, Renée-Marie Bernadette, Papi, Cathia
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xxi, 340 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

Page generated in 0.0029 seconds