Contexte – Les interventions de santé publique et plus particulièrement les interventions de promotion de la santé sont considérées comme « complexes ». Leur évaluation représente un défi tant pour les chercheurs – lorsqu’il s’agit de caractériser ce qui produit des effets – que pour les acteurs – lorsqu’il s’agit de transférer une intervention d’efficacité prouvée –, notamment en raison de la forte influence du contexte sur l’efficacité de ces interventions. Cette problématique de la complexité soulève plusieurs questions aussi bien conceptuelles qu’opérationnelles : comment les chercheurs et acteurs appréhendent-ils ces notions en vue de développer, d’implanter, de « routiniser », ou de transférer une intervention ? Quels sont alors les méthodes et les outils évaluatifs qui permettraient de mieux appréhender la complexité de ces interventions ? Objectifs – L’objectif général de cette recherche doctorale est d’explorer l’appréhension et l’utilisation de la complexité par les chercheurs et les acteurs de terrain en santé publique et plus particulièrement en promotion de la santé. Plus spécifiquement, il avait pour objectifs de : décrire et analyser les dimensions de la complexité identifiées par les chercheurs et par les acteurs de terrain, en particulier les éléments constitutifs des interventions et de leurs contextes d’implantation ; décrire et analyser comment les chercheurs et acteurs s’appropriation les concepts de la complexité et prennent en compte la complexité des interventions dans le développement, la mise en œuvre, l’évaluation et le transfert des interventions. Méthodes – Pour répondre à ces objectifs, nous avons procédé en deux étapes. La première consistait en une revue mixte de la littérature et visait notamment à identifier l’appréhension de la complexité faite par les chercheurs l’influence de celle-ci sur leurs choix méthodologiques. La seconde a été réalisée à partir d’une étude de cas afin : de proposer une description fine de la complexité du terrain à la fois par les acteurs et avec notre regard de chercheur forméà la complexité ; d’identifier la manière dont les acteurs prenaient en compte la complexité dans leurs pratiques. Résultats – Les résultats croisés de la revue de la littérature et de l’étude de cas identifient deux dimensions majeures de complexité : les caractéristiques des parties prenantes et le contexte. Si la notion de complexité est d’actualité en recherche, nos travaux montrent qu’elle reste difficile à justifier et à décrire. La complexité, fortement reconnue par les chercheurs, avait influencé la réalisation d’adaptations méthodologiques lors de l’élaboration et/ou de l’évaluation de leurs interventions notamment par l’application des recommandations du Medical Research Council. La prise en compte de la complexité par les acteurs se rencontre quant à elle essentiellement dans les adaptations qu’ils réalisent au quotidien. Discussion – Cette recherche doctorale soulève trois points de discussion et de perspectives : la définition de la complexité et ses évolutions attendues au regard de la mise en évidence de l’importance du dynamisme des interventions ; le reporting des interventions comme levier d’amélioration de développement et d’évaluation des interventions ; la plus-value des espaces partagés acteurs-chercheurs dans la production de données probantes / Context – Public health interventions and especially health promotion interventions are considered « complex ». Their evaluation represents a challenge for researchers, which aims to communicate a proven effectiveness intervention with strong contextual influence on the effectiveness of these interventions.This issue of complexity raises several conceptual as well as operational questions: how do researchers and actors understand these notions in order to develop, implement, « routine », or transfer an intervention? What are the evaluation methods and tools that would make it possible to better understand the complexity of these interventions? Objectives – The general objective of this doctoral research is to explore the apprehension and use of complexity by researchers and stakeholders in public health and more particularly in health promotion. More commonly, it aimed to: describe and analyze the dimensions of the complexity identified by researchers and stakeholders, particularly the components of interventions and their contexts; describe and analyze how researchers and stakeholders appropriate the concepts of complexity and take into account the complexity of interventions in the development, implementation, evaluation and transfer of interventions. Methods – To meet these objectives we proceeded in two stages. The first stage consisted of a mixed review of the literature and aimed particularly at identifying the apprehension of the complexity made by the researchers of the influence of thisone on their methodological choices. The second stage was realised from a case study: to propose a fine description of the complexity of the field both by the actors and the researcher trained to the complexity; to identify the way in which the actors took into account the complexity in their practice. Results – The crossed results of the review of the literature and the study of two major dimensions: the characteristics of the stakeholders and the context. If the notion of complexity is relevant in research, our work highlight that it’s still hard to justify and describe. Researcher responsiveness has been influenced by methodological adaptations in the development and / or evaluation of their interventions, including the implementation of the recommendations of the Medical Research Council. Consideration of the complexity by the actors meets in the adaptations which are imposed on a daily basis. Discussion – This doctoral study raises three points of discussion and perspectives: the definition of the complexity and its evolutions which intervene with regard to highlighting the importance of dynamic interventions; the reporting of interventions as a lever for improving the development and evaluation of interventions; the added value of shared spaces between actors and researchers in the production of evidence
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LORR0335 |
Date | 19 December 2017 |
Creators | Trompette, Justine |
Contributors | Université de Lorraine, Alla, François, Kivits, Joëlle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0125 seconds