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Les cités grecques et la course aux titres honorifiques à l'époque romaine : enjeux sociaux, économiques et politiques

La propension des cités grecques antiques à la guerre et à la discorde est un phénomène bien connu, car rien n'était plus important pour les poleis que de surpasser leurs voisines en toutes choses. Cependant, Rome mit un frein à cette rivalité, en établissant la Pax Romana dans tout l'Empire. Dans ce nouvel environnement, la primauté ne pouvait être mesurée par les victoires militaires. Or, la grandeur d'une cité s'appuyait dorénavant sur les titres honorifiques qui lui étaient accordés par les autorités romaines: métropole (mère des autres), néocore (siège d'un temple impérial) ou première de la province. Les Grecs se lancèrent alors dans une véritable course aux titres. Des querelles particulièrement virulentes, et culminant au IIe siècle ap. J.-C., virent le jour, avec des conséquences souvent funestes. Certaines cités perdirent jusqu'à leur statut de ville et leur liberté. L'objectif de ce mémoire est d'étudier les motivations réelles qui sous-tendent cette course aux honneurs et les excès commis par les cités pour les obtenir. Pour ce faire, nous avons voulu soupeser la responsabilité de la mentalité agonale (la rivalité) par rapport à celle d'enjeux plus concrets, comme les avantages économiques, politiques et sociaux qui pouvaient être attachés aux titres. Dans un premier temps, nous avons défini les honneurs et pu constater que la plupart existaient bien avant la domination romaine et qu'ils servaient à indiquer la primauté, soit d'un individu ou d'une cité. La description des rivalités a permis, quant à elle, d'évaluer l'ampleur de la compétition et de ses conséquences. Puis, l'analyse des avantages concrets de la course a conduit à la conclusion que les privilèges accompagnant les titres étaient substantiels et eurent certainement un rôle à jouer. Les empereurs se montrèrent particulièrement généreux dans les investissements consentis pour le développement urbain des cités titrées. Ces dernières occupaient également une position prépondérante au sein du Conseil de la province. En outre, elles attiraient revenus et renommée en accueillant une foule de pèlerins, d'artistes, de sophistes, etc. Mais ces privilèges ne peuvent à eux seuls expliquer la course aux titres honorifiques. En fait, et de tout temps, c'est à travers l'agôn, comme le montre notre dernier chapitre, que les Grecs se sont définis. L'absence d'une structure claire après la chute des palais les a poussés à établir une hiérarchie grâce à la compétition. Le même phénomène se produisit à l'époque où les poleis cherchèrent à se mesurer les unes aux autres en l'absence d'une autorité centrale. La course aux titres honorifiques n'est donc que le dernier volet, dans un contexte de paix forcée, d'une longue tradition où le rang et les rapports de force sont définis par l'agôn. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Compétition, Agôn, Rivalité, Antiquité, Asie Mineure, Smyrne, Éphèse, Pergame.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1055
Date January 2008
CreatorsRioux, Geneviève
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, PeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/1055/

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