Lorsque la victoire n’est à la portée d’aucun groupe et que la paix se fait par compromis les institutions politiques, les règles et les normes qui régissent l’autorité politique, deviennent les principaux enjeux des débats politiques. Cette thèse cherche à comprendre pourquoi la paix négociée est si chaotique. Elle démontre que la reconstruction politique suit un cycle enchainant des phases de blocage, de débat (transformation) et de crise (contestation). Ce processus est profondément influencé par l’importance des divisions sociopolitiques et la complexité de l’environnement international. Lorsque l’espace politique est fortement divisé et l’environnement international conflictuel, comme dans le cas du Liban et de la Bosnie-et-Herzégovine, ce cycle est accéléré par la multiplicité des connexions transnationales possibles. Ces deux processus de reconstruction ont initialement été bloqués, puis réactivés avec la formation de coalitions transnationales cherchant à renforcer l’État central. Ces initiatives ont connu des succès limités, mais elles ont donné lieu à des démarches de négociations multipartites inédites. Néanmoins, dans le cas du Liban comme dans celui de la Bosnie, le processus de réforme a rapidement cédé la place à une crise politique. Ce changement de climat politique s’explique par la difficulté de maintenir le dialogue politique lorsqu’il y a discordance parmi les acteurs étrangers, par le désengagement international et l’exercice de pressions pour atteindre certains objectifs sans avoir l’appui politique nécessaire. Cette dégradation des conditions de la coopération amène un rééquilibrage politique ainsi qu’un retour des idées radicales. / When war ends with a settlement, political institutions, norms and rules defining authority, are the main topics of conflict. The aim of this thesis is to understand why in this context reconstruction is so messy. It demonstrates that political reconstruction follows a cycle which alternates between phases of status quo, debate (transformation), and crisis (contestation). This process is primarily influenced by the degree of societal division and of complexity of the international environment. When the political space is deeply divided and the international environment conflictual, as it is the cases of Lebanon and Bosnia-and-Herzegovina, the cycle speeds up because of the multiple possibilities of transnational connections. These two processes were at first frozen, and were reactivated a few years later by transnational coalitions. These coalitions promoted state-building reforms which succeeded in pushing reforms forward, and gave way to multilateral negotiations unseen since the end of the war. However, this transformative period soon gave rise to contestation that made way for a political crisis, followed by a return to a new status quo. This change in political climate can be best explained by the disengagement of interveners supporting state-building measures, and by external pressures to speed up reforms. It weakened pro-reform coalitions and supported the return to more radical political objectives.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/27467 |
Date | 24 April 2018 |
Creators | Légaré, Kathia |
Contributors | Campana, Aurélie |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xii, 526 pages), application/pdf |
Coverage | Liban, Bosnie-Herzégovine |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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