Le mouvement des aarch en 2001, en Grande Kabylie, constitue le plus important mouvement sociopolitique algérien depuis l’Indépendance. Il s’insère dans l’opposition berbériste, qui naît et s’organise en avril 1980 sur les bases d’une contestation identitaire qui attaque les fondements de la nation algérienne, constituée autour de l’arabe et de l’Islam. Les aarch s’organisent autour d’une revivification des organisations tribales villageoises, et de leurs comités de gestion locaux afin de transformer les violences qui font suite aux nombreuses manifestations en revendication politique. L’ouverture économique aux standards néolibéraux mondiaux voit des revendications socio-Économiques et psycho-Sociales.Les aarch mobilisent sur des critères mémoriels en investissant la dite tribu d’une fonction mémorielle importante. La guerre de Libération nationale, acte fondateur de l’État nation algérien, est aussi contestée en proposant une écriture nouvelle de ce conflit colonial en redéfinissant les légitimités politiques qui en découlent. Acteurs et mémoires oubliées, censurées, ressurgissent sur la scène politique afin de légitimer un combat contemporain qui crée des filiations idéologiques avec la guerre d’Indépendance. Cette réécriture de l’histoire dépasse le cadre récent de l’histoire de l’Algérie indépendante en cherchant, et/ou créant, des sources anciennes d’une Kabylie qui existerait avant la nation indépendante. Pour cela, la ville de Tizi Ouzou, jusque-Là rejetée de l’imaginaire socio-Politique berbériste joue les protagonistes dans ce nouveau conflit. Travaillée dans son histoire, sa sociologie, la ville subsume les dynamiques à l’œuvre d’un renouveau berbériste. / The 2001 aarch movement in the Grande Kabylie region has been the most important Algerian sociopolitical movement since the independence. It is part of the Berberist opposition movement that started to organize itself in April 1980. Based on identity, Berberist dissent challenges the very foundations of an Algerian nation that developed with the Arabic language and Islam. The aarch organization focuses on the revitalization of village tribal structures, as well as local and town management councils, in order to convert the violence that followed many protests into political claims.With the economic opening to global neo-Liberal standards, Berberist contestation has come to involve socio-Economical and socio-Psychological demands.Besides, the aarch mobilization appeals to memory-Based criteria, assigning a crucial function for memory to the said tribe. The national Liberation War, founding act of the national Algerian State, is also disputed and a new narrative describing this colonial conflict is put forward. Forgotten or silenced memories and stakeholders surface in the political arena in order to legitimize a contemporary struggle, creating ideological, rhetorical and political filiation with the Independence war. This rewriting of history stretches beyond the limits of modern independent Algeria history, researching and/or creating ancient roots of a Kabylie that pre-Existed the independent nation. The city of Tizi Ouzou, until then rejected from Berberist socio-Political psyche, has become a protagonist of the new conflict for this very purpose. Its history and sociology being reshaped, the city subsumes the acting dynamics of a Berberist renewal.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013AIXM3100 |
Date | 10 December 2013 |
Creators | Amrouche, Nassim |
Contributors | Aix-Marseille, Albera, Dionigi, Direche, Karima |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0011 seconds