Les savoirs contre-insurrectionnels regroupent un ensemble de documents de nature distincte : notes de travail, textes publiés, cours distribués dans les écoles de guerre, doctrines officielles ou officieuses qui constitue un « sens commun stratégique » à l’intérieur duquel se développent, se diffusent et se reproduisent les connaissances en matière de contre-insurrection. Ces savoirs cependant, ne sont pas restés ceux de l’institution militaire et ont souvent empruntés aux disciplines des sciences sociales, l’anthropologie et l’ethnologie pour commencer, les outils à même d’organiser et de formaliser leur contenu. Avec la guerre froide, ces savoirs prennent une autre dimension à mesure de leur rapprochement avec des disciplines telles que la sociologie et les théories de la communication et de l’information. Dans une perspective généalogique qui emprunte aussi bien à la tradition philosophique française qu’aux approches théoriques critiques des relations internationales ses outils méthodologiques, cette thèse montre que les savoirs contre-insurrectionnels véhiculent une représentation du monde particulière et qu’ils sont ainsi moins le produit d’un apprentissage issu de l’expérience qu’un enchevêtrement d’idéologies politiques que viennent justifier des développements scientifiques ayant vocation à promouvoir une lecture pacifiée de l’ordre social international. / The counter-insurgency knowledge encompasses a variety of documents of different nature: work notes, published pieces, courses given at military schools, official or unofficial doctrines, all of which constitutes a “strategic common sense”. This knowledge however has not been built within military institutions alone: social sciences, chiefly anthropology and ethnology, have provided suitable tools to organise and formalise its content. During the Cold War, this knowledge evolved as it drew closer to sociology and communication & information theories.The chosen genealogical perspective borrows methodological tools from the french philosophical tradition as well as from the critical approaches to international relations. This dissertation demonstrates how counter-insurgency knowledge conveys a specific world representation and that it is not as much obtained from learning and experience as it is a product of intertwined political ideologies justified by scientific demonstrations aiming at promoting a pacified view of the international world order.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016LYSE3065 |
Date | 04 February 2016 |
Creators | Guillet, Sarah |
Contributors | Lyon, Cumin, David |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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