Cette thèse traite de la question des travaux d'aiguille dans la littérature et la culture victorienne. Ils apparaissent de manière récurrente dans les romans britanniques du dix-neuvième siècle et cristallisent bon nombre de sentiments contradictoires qui sont au coeur de la formation du sujet féminin. En dépit de leur omniprésence dans la culture victorienne, les travaux d'aiguille, associés à l'assujettissement des femmes, ont longtemps été déconsidérés par la critique. Cette thèse se propose de porter un nouveau regard sur l'artisanat féminin. A travers l'étude de sources très variées - romans, poèmes, manuels de couture, extraits de presse et les objets eux-mêmes - nous nous attachons à explorer les paradigmes complexes articulés par cette praxis, ainsi que la manière dont les travaux d'aiguille ont participé à l'articulation d'un « je » féminin. Considérée par les Victoriens comme l'activité féminine par excellence, la couture était pratiquée par toutes les femmes de tous âges et de toutes les classes sociales : ainsi, elle était au coeur du vécu et de l'identité féminine. Néanmoins, les travaux d'aiguille s'articulent autour de contradictions: il s'agissait d'une pratique à la fois amateur et professionnelle; ils encourageaient et cristallisaient la domestication des femmes, tout en imitant les modes de production industriels; ils étaient critiqués par bon nombre de femmes qui aspiraient à une plus grande ambition intellectuelle, mais étaient investis par d'autres comme un extraordinaire moyen d'expression. Ainsi, au dix-neuvième siècle la couture n'était pas une activité solitaire, mais plutôt une pratique sociale et discursive qui était pleinement engagée dans les problématiques sociales, économiques et culturelles de son temps. / This thesis deals with the question of needlework in Victorian literature and culture. Needlework is a constant and recurrent motif in nineteenth-century novels, and crystallises the many complex and contradictory feelings of satisfaction or resentment, creativity or censorship, elation or utter dejection that are crucial to the formation of the nineteenth-century female subject. In spite of its ubiquity, however, it has long been ignored or dismissed by critics as trivial, unimportant or revealing of the limitations imposed on Victorian women's lives. This thesis seeks to complicate previous assumptions by taking needlework on its own terms and exploring the complex and sophisticated tenets that underlie it. Relying on a large range of sources - novels, poems, magazines, craft manuals and material objects - this work examines the ways in which sewing has participated in the articulation of female subjectivity. Because it was construed as the ultimate feminine occupation and was undertaken by virtually ail women, regardless of age or social class, it was central to their identities and experience. However, needlework was fraught with contradictions: it was both amateur and professional; it enshrined the domestication of women, but it was closely allied with industrial modes of production; it was resented by many intellectually ambitious women, but was invested by others as a formidably evocative means of self-expression. Rather than a reclusive activity, then, Victorian needlework was a highly sociable practice which was fully engaged in the social, economic and cultural issues of its time.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCC278 |
Date | 14 November 2016 |
Creators | Quinn-Lautrefin, Róisín |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Thornton, Sara |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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