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Les motivations à la non-confession en contexte d'interrogatoire policier : exploration des profils explicatifs de la non-confession dans le cas d'individus reconnus coupables d'un crime

La confession en contexte d’interrogatoire policier est un élément important de l’enquête afin d’accumuler des preuves (Inbau, Reid, Buckley, et Jayne, 2001), résoudre le crime sous enquête (Phillips et Brown, 1998), et pour prouver la culpabilité d’un individu (Leo, 1996). Jusqu’à présent, les recherches effectuées dans ce domaine ont majoritairement mis l’accent sur l’identification des facteurs et motivations qui influencent la décision de confesser les faits reprochés. La non-confession a donc, jusqu’ici, pratiquement toujours été considérée par les chercheurs de façon implicite : ce qui ne favorise pas une confession doit donc nécessairement favoriser la non-confession. Aucun chercheur ne s’est véritablement attardé à valider cette présupposition ni à décrire le processus décisionnel de non-confession. Cette étude vise donc à combler un vide de connaissances au sujet des motivations sous-jacentes à la non-confession en se basant sur un échantillon de 111 hommes non-confesseurs, ayant été reconnus coupables des faits reprochés, et détenus dans un pénitencier canadien. Des analyses de classes latentes effectuées avec certains des facteurs motivationnels reconnus dans la littérature sur la confession ont aidé à identifier cinq profils distincts de non-confession : le déni passif et le déni ambivalent, deux profils pour lesquels les motivations n’ont pas su être bien identifiées à l’aide des variables à l’étude ; le déni émotif, qui est motivé par plusieurs facteurs, particulièrement par ceux liés aux émotions et aux pressions internes (ex. : la peur de perdre un être cher) ; le déni calculé, déni qui semble basé sur une analyse coûts-bénéfices ; et finalement, le déni pour protéger sa dignité, ces non-confesseurs ayant principalement peur de ternir leur réputation. Les résultats de l’étude, discutés à la lumière des recherches sur l’interrogatoire policier et les stratégies d’interrogatoire, ont d’importantes retombées au niveau des pratiques d’interrogatoire et ont aussi d’importantes implications dans l’avancement des connaissances théoriques sur la non-confession et sur l’interrogatoire policer, domaine encore très peu étudié, particulièrement au Canada. / Suspect’s confession during police interrogation is an important component of successful police investigations. Confession has been shown to play an important role in the corroboration of incriminating facts (Inbau, Reid, Buckley, & Jayne, 2001), to help solve crimes (Phillips & Brown, 1998), and to lay charges and prove guilt (Leo, 1996). While prior and more recent studies helped to further our knowledge regarding profiles of motivations and factors associated with suspects’ confession during police interrogation, not much is known about the motivations associated with a suspect’s non-confession. Using a sample of 111 individuals who have been convicted—despite the fact that they had not confessed their crime—and incarcerated in a Canadian penitentiary, the current study tries to better understand the different profiles of motivations leading to a non-confession during police interrogation. Using selected motivational factors, latent class analyses were performed and helped identify five subgroups of non-confessors: passive denial and ambivalent denial, two profiles for which the motivational factors used in the current did not fully helped to understand their decision-making, emotional denial, which is motivated by several factors, particularly those related to emotions and internal pressures (e.g. fear of losing loved ones), calculated/rational denial, a group of non-confessor for which the decision not confess seemed to be the result of a cost-benefit analysis, and finally, dignity denial, since these non-confessors were mainly afraid to undermine their reputation. Findings, discussed in light of the literature on police interrogation and interrogation techniques, have important practical implications, both in terms of human rights and effective practices within police agencies. The study results also have important implications for the advancement of theoretical knowledge in the field of non-confession and police interrogation, an area that is still well understudied, particularly in Canada.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28221
Date24 April 2018
CreatorsBergeron, Andréanne
ContributorsDeslauriers-Varin, Nadine
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Format1 ressource en ligne (viii, 87 pages), application/pdf
CoverageCanada
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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