Dans la perspective d’une anthropologie ontologique, la thèse vise à mieux comprendre les continuités et les transformations au sein des rites de passage chez les Inuit du Nunavik, depuis leur conversion au christianisme jusqu’au contexte actuel. Les rites de la grossesse, de l’accouchement, et de la naissance, y sont décrits en détail, tout comme le processus de dénomination de l’enfant, puis les rites de la première fois. Cette ethnographie mobilise une démarche comparative régionale, et s’appuie sur plusieurs collaborations avec des institutions du Nunavik. Les séquences de ces rites de passage sont dès lors analysées à la fois comme des temps forts de la construction de la personne, et comme des témoins de la résilience manifestée par la culture inuit. Au cœur de la socialisation de l’enfant, ces rites apparaissent en effet avoir contribué à transmettre certains principes culturels grâce auxquels différents éléments de la cosmologie chrétienne ont pu être adaptés et incorporés. Ces rites auraient alors participé de l’actualisation de la cosmologie inuit au XXe siècle, et en particulier de la réorganisation des relations que les humains entretiennent avec différents êtres non-humains. En transmettant jusqu’à aujourd’hui les principes ontologiques fondant ces relations, après y avoir intégré plusieurs éléments de la tradition chrétienne, ces rites suggèrent de considérer l’importance du rôle socialisateur des êtres non-humains – fœtus, défunts, animaux, esprits – dans l’éducation enfantine, et appellent une réflexion sur l’extension de la notion de personne aux êtres non-humains. / Using ontological anthropology as a theoretical framework, this thesis aims to better understand the continuities and transformations in the rites of passage among the Inuit of Nunavik, since their conversion to Christianity until today. The rites of pregnancy, childbirth, and birth, are described in detail, as well as the naming process of the child, and the rites of the first time. This ethnography uses a regional comparative approach, and is based on several collaborations with some institutions of Nunavik. The sequences of these rites of passage are therefore analyzed both as a highlight of the construction of the person, and as witnesses to the resilience shown by the Inuit culture. At the heart of the socialization of children, these rites indeed appear to have contributed to convey certain cultural principles by which different elements of the Christian cosmology could be adapted and incorporated. These rites would thus have been instrumental in updating the Inuit cosmology of the twentieth century, and more precisely in reorganizing of relationships that humans have with various non-human beings. Passing on, until today, the ontological principles underlying these relations, and after incorporating several elements of the Christian tradition, these rites suggest the importance of acknowledging the socializing role played by many non-human beings – foetuses, deceased, animals, spirits - in early education. It therefore implies to address a sensitive question, that is, the extension of the notion of person to non-humans beings.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013LYO20089 |
Date | 12 November 2013 |
Creators | Pernet, Fabien |
Contributors | Lyon 2, Université Laval (Québec, Canada), Morin, Françoise, Laugrand, Frédéric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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