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Spatialités et territorialités du "voyage ordinaire" : la mobilité internationale des artistes rhônalpins / Spatialities and territorialities of "voyage ordinaire" : the international mobility of Rhône-Alpes artists

Cette thèse de géographie porte sur la mobilité internationale des artistes. Mes travaux ont consisté à étudier les pratiques et les discours des artistes rhônalpins, plus spécifiquement dans le domaine du spectacle vivant, au regard des politiques culturelles et de leurs dispositifs. J’ai questionné ces pratiques (déplacements, construction de projets, création, diffusion) dans leur relation à l’espace et aux territoires, non par le prisme de l’ancrage mais par celui d’une mobilité internationale qui paraissait tout autant normale que valorisée aux yeux des artistes. Sur un plan théorique, ces pratiques ont été interrogées à travers la notion de nomadisme, abondamment mobilisée tant par les analystes que par les artistes eux-mêmes. La thèse consiste à déconstruire la conception de la mobilité des artistes comme une pratique nomade en proposant une analyse en termes de spatialités et de territorialités, laquelle décline plusieurs modalités de relations à la distance, au mouvement, aux institutions et à l’altérité. De 2012 à 2014, j’ai bâti et appliqué un protocole méthodologique impliquant tout d’abord la construction d’un terrain mobile afin de capter et comprendre au mieux le mouvement dans l’espace. Cette méthodologie a consisté à articuler un point de vue fixe (étude des politiques culturelles à plusieurs niveaux, des données issues du dispositif de la Région et des discours d’opérateurs culturels) et un point de vu mobile (entretien avec des artistes mobiles à l’international et observation de projets d’artistes à Montréal, Ouagadougou et Barcelone). Cette thèse dessine une géographie de la mondialisation culturelle par les voyages des artistes. Découlant des déplacements, elle reflète les affinités des artistes mais aussi les espaces de projection des territoires dont ils sont issus ainsi que des dynamiques de développement des marchés du spectacle vivant. Cette géographie relativise le poids du cadre européen et met en lumière un jeu de territorialités qui articule les ici (composés des relations institutionnelles aux différents niveaux de territoires dans lesquels les artistes s’inscrivent) et les ailleurs (composés des différentes destinations et de leur poids symbolique, humain et matériel investi puis véhiculé artistiquement). Loin d’un nomadisme généralisé et généralisant, l’étude des territorialités mobiles des artistes est révélatrice d’un rôle politique et symbolique des territoires dans la mondialisation culturelle. / This dissertation deals with the international mobility of artists, especially about performing arts in relation with cultural policies. The object of my study is artistic practices (displacements, projects, creation, distribution) in connection with space and territories. This is not tackled from the angle of anchorage but from that of mobility, expressed by artists as a normal and valorised activity. These practices have been questioned through the prism of nomadism - a notion that has been massively used by mobility analysts as well as by mobility actors themselves and criticized in the context of the new mobilities paradigm. In accordance with this paradigm, the dissertation discusses this romantic reading of mobility by analysing artistic mobility in terms of spatialities and territories, in relation with distance, movement, institutions or otherness. From 2012 to 2014, I applied mobile methods by building a mobile field in order to focus on and understand spatial movement. This methodology articulates a static point of view (study of cultural policies, of data from institutions and of cultural operators’ speeches) and a mobile one (interviews with artists on the move, observations abroad). This dissertation draws a geography of cultural globalization based on artists’ travels. It shows places visited by French artists in the context of economic trends and geopolitical logics. This geography balances the weight of the European Union as a political framework for cultural policies and artistic cooperation. It also lays emphasis on the relation with territories articulating places here (a multi-level institutional relationship) and places elsewhere (a multi-located way of creating). Far from the generalising idea of nomadism, this territorial study by artistic mobility reveals a political and symbolic action of territories in cultural globalization.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018GREAH015
Date06 July 2018
CreatorsBarthelemy, Fabien
ContributorsGrenoble Alpes, Amilhat-Szary, Anne-Laure
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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