Le corps est une préoccupation constante chez Philip Roth, écrivain singulier dont la finesse d’observation n’a d’égal que la distance ironique. Corps biologique, corps social, corps monstrueux, corps abject, corps malade, constituent autant d’avatars de l’existence humaine individuelle et collective. De quoi relève cette présence presque obsessionnelle de la dimension corporelle dans les récits de Philip Roth ?Ce travail vise, dans le cadre d’une approche plurielle et transdisciplinaire, à retracer l’évolution du corps dans des textes qui mettent en lumière des crises existentielles et créatrices. Vue sous cet angle, l’œuvre fictionnelle rothienne semble se décliner en quatre mouvements : impasse existentielle, puis ouverture vers l’autre et vers le monde, ensuite tentative de se réinventer en toute impunité, et, enfin, prise de conscience de l’inévitabilité de la mort. Si le corps est d’abord perçu comme un fardeau, une prison, il n’est susceptible de s’alléger, de se libérer, qu’au travers d’une expérience de l’altérité. Le sujet n’advient à lui-même que dans l’espace de l’écriture où la chair se fait verbe. Cette lecture du corps dans le roman rothien s’achève sur l’analyse d’une dématérialisation progressive du corps charnel dans le corps textuel. / Philip Roth's fiction has always been preoccupied with the question of the body. In his novels, the body of flesh and blood, the social body, the monstrous body, the abject body, the sickened body, all become avatars of our individual and collective existence. How should one interpret this obsessive presence of the human body in Philip Roth’s fiction?This transdisciplinary dissertation studies the evolution of the body within the context of novels concerned with existential and creational crises. Philip Roth’s fiction may be divided into four stages: first, the insurgence of an existential impasse; second, the opening toward the other and the world, followed, thirdly, by an attempt at freely reinventing oneself, and ending with an awareness of the inevitability of death. While the body appears, at first, as a heavy burden to bear, true encounter with the Other becomes the only means of lightening its load. True freedom only materializes within the textual space where the verb replaces the flesh. This study of the body in Philip Roth’s novels traces, therefore, the gradual dematerialization of the body of flesh into the body of the text.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017SACLV055 |
Date | 22 September 2017 |
Creators | Nechita, Alina-Laura |
Contributors | Université Paris-Saclay (ComUE), Lévy, Paule |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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