Si la migration des Africains subsahariens vers l’Europe débute de manière hétéroclite, en termes de lieux, de raisons et de situations, une fois partis de chez eux avec un projet migratoire personnel, ils se réorganisent collectivement durant les étapes qui rythment leur périple. Ils se « reconnaissent » alors entre eux et coopèrent, créant peu à peu une histoire commune, une « aventure ». Une fois le Sahara franchi, les transmigrants subsahariens s’ancrent dans les sociétés maghrébines en greffant leurs propres circulations sur celles des populations locales. Au Maroc, ce sont les populations vivant dans les lieux de relégation socioéconomique (populations ayant elles aussi une relation étroite avec la migration), notamment celles des quartiers populaires périphériques de Rabat, Casablanca ou Tanger, qui traitent et intègrent les phénomènes du passage et de l’installation plus ou moins temporaire de ces nouveaux venus. Dans ces quartiers, qui sont le produit de l’arrivée de migrants de l’intérieur, se superposent alors des formes de mobilités et des logiques et stratégies migratoires hétéroclites. Je décrirai alors la vie sociale des transmigrants subsahariens qui, faisant face à la frontiérisation de l’UE, réussissent, malgré les répressions qu’ils subissent mais à un coût humain exorbitant, à s’organiser afin de circuler sur les routes africaines à la recherche d’une vie meilleure. Puis je présenterai quelques incidences sociopolitiques que de telles politiques transnationales anti-migrants redessinant les frontières Sud de l’Europe et de tels mouvements migratoires tentant de les contourner, supposent dans cette période de globalisation. / Subsaharian transnational migrants going to Europe come from a variety of countries, have various motivations, may have experienced quite different situations. However, once away from home, they reorganize collectively in the stopping places which constitute steps in their long journey. In each of these stops and steps, they get to acknowledge their resemblance and to cooperate, thus progressively building up a common story, or “adventure”. Once across the Sahara, they stick to the Maghrebi societies by grafting their own circulations on those of the local populations. In Morocco, the populations who deal with the passing and the more or less durable settling of these newcomers are the ones living in socioeconomic relegation areas, such as the poorer suburbs of Rabat, Casablanca or Tangiers; these populations know what migration is about, as they are themselves the product of a continuous arrival of inland migrants. The neighborhoods we studied therefore are constituted of a superposition of varied forms of mobility and migration logics and strategies. I then describe the social life of these sub-Saharan transmigrants who, faced with the reinforcement of EU borders, manage – in spite of repression but at an exorbitant human cost – to organize their circulation along the roads of Africa in search of a better life. In the course of their travels they implant veritable migratory relays stations in the places where they stop. This thesis goes on to present a few socio-political repercussions that must – in this phase of globalization – flow from such transnational, anti-migrant policies currently redrawing the southern boundary of Europe and from the migratory movements trying to get around them.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011TOU20037 |
Date | 29 June 2011 |
Creators | Alioua, Mehdi |
Contributors | Toulouse 2, Peralva, Angelina, Tarrius, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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