L’influence du néolibéralisme sur la production de l’urbain se traduit par la marchandisation des espaces, la miseen concurrence des villes, et le processus de métropolisation. Elle se traduit aussi par la généralisation de motsd’ordre dont les plus répandus sont le projet, le développement urbain durable, la participation, et la mixitésociale. Cela introduit des contradictions entre la rhétorique et la pragmatique de la production urbaine :l’opposition entre l’horizon théoriquement infini du projet et sa concrétisation dans des opérations en tempslimité ; le décalage entre les valeurs du développement urbain durable et des réalisations dictées par des impératifséconomiques ; la contradiction entre l’injonction participative et une pratique de l’urbanisme demeurantdescendante ; l’écart entre une mixité prônée et une urbanisation socialement sélective.Bien que ces contradictions soient identifiées par les concepteurs et les habitants et malgré leurs critiques, laconflictualité autour de la production contemporaine de l’urbain est faible. Partant de l’idée que si elles neconduisent pas à l’opposition, ces contradictions occupent une autre fonction, ce travail vise à s’en saisir et àl’expliquer.Pour cela, la thèse s’appuie sur une épistémologie constructivo-structuraliste, et sur l’outil conceptuel que sontles représentations. L’accès aux représentations des habitants et des concepteurs se fait grâce au recueil et àl’analyse des discours qu’ils portent sur les projets emblématiques de Bottière-Chénaie (Nantes) et Confluence(Lyon), considérés comme des dispositifs de médiation de leurs représentations.L’analyse montre que les contradictions identifiées sont intégrées au mode de production. Elles occupent unefonction mobilisationelle, puisqu’elles participent à enrôler concepteurs et habitants dans la productioncontemporaine de l’urbain. / The influence of neoliberalism on the production of urban spaces results in the commodification of spaces, thecompetition between cities, and the metropolisation process. It also generates the spread of watchwords, amongwhich “project”, “sustainable urban development”, “participation” and “social diversity” are the most common.This creates contradictions between the rhetorical and practical aspects of the urban production: the oppositionbetween the theoretically infinite horizon of the urban project on one side, and its realization in timed operationson the other side ; the gap between the values of sustainable urban development, and its achievements dictatedby economic imperatives ; the contradiction between the injunction to participate and urban planning as a practicethat remains top down ; the gap between advocated social diversity and socially selective urbanization.These contradictions are identified by both designers and inhabitants. However, despite their criticism, the levelof conflict in contemporary urban production remains low. Therefore, this work aims to understand and explainwhich function these contradictions occupy, since they do not lead to an opposition.To achieve this objective, the thesis bases itself on structural constructivism, and the use of representations.Access to the representations of inhabitants and designers is achieved through the collection and analysis of theirdiscourses on two emblematic projects, that are approached as mediation apparatuses of their representations:Bottière-Chénaie in Nantes and Confluence in Lyon.The analysis shows that the contradictions that were identified are integrated into the production mode. Theirfunction is to mobilize: they are part of the enrollment of designers and inhabitants in the contemporary urbanproduction.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016TOUR1802 |
Date | 14 June 2016 |
Creators | Adam, Matthieu |
Contributors | Tours, Martouzet, Denis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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