De 1945 à 1950, le roman américain impose sa présence dans le paysage littéraire en France et apparaît alors comme un modèle susceptible de renouveler le roman français. Notre thèse est consacrée à ce moment américain du roman français qui s’ouvre à la Libération. La publication de romans américanisés s’accroît et suscite un intérêt constant de la critique, tantôt enthousiasmée, tantôt scandalisée par les conséquences de l’injection de ce « sang neuf » dans les veines du roman français. Les romanciers « légitimes » — Sartre, Des Forêts, Vailland — sont attirés par cette ressource miraculeuse tout autant que les auteurs de romans policiers — Simenon, Malet, Meckert — qui quant à eux cherchent profiter du succès du hard boiled. Simultanément, deux voies d’appropriation du matériau américain se dessinent : les romanciers « sérieux » s’en emparent brièvement, mais passent assez vite de la fascination à la désillusion ; les auteurs de roman policier, quant à eux, transforment un réflexe d’imitation pure en une assimilation féconde. L’ensemble de ce phénomène a été peu étudié. Notre travail a pour objectif de mettre au jour cette voie américaine, empruntée par un vaste groupe de romanciers français, de manière d’autant plus fructueuse qu’ils se servirent du matériau états-unien comme point de départ d’une expérimentation littéraire, mais aussi d’une affirmation de leur propre identité romanesque. En réexaminant la dette du roman français vis à vis de celui venu d’outre Atlantique, nous redonnons à ce fulgurant moment américain qui constitue une transition entre les changements opérés par les avant gardes des années 1920 et la révolution du Nouveau Roman. / From 1945 to 1950, the American Novel promulgates his presence on the French literary scenery and appears as a model beyond compare to renew the French novel. Our thesis is dedicated to this American moment of the French novel that opens at the Liberation. The publication of Americanized novels increases and creates a constant interest from the literary critics, sometimes enthusiast, sometimes outraged by the consequences of this “new-blood” injection in the French novel’s veins. “Legitimate” novelists, such as Sartre, Des Forêts, Vailland, are actually as attracted by this miraculous resource as the detective novel writers, such as Simenon, Malet, Meckert, who are the first willing to benefit from the hard boiled success. Simultaneously, two different ways to seize the American substance are appearing: the “serious” novelists embrace it briefly, but go from fascination to disappointment; as to the detective novel writers, they transform a sheer imitation reflex into fertile assimilation. Yet, all those novels have not often been studied. Our work is aiming to expose this American path, taken by a vast panel of French novelists, in an even more so profitable manner since they used the American material as a starting point, an experimentation opportunity, but also as a way to assert their own fictional identity. By reexamining the French novel’s debt towards the one from across the Atlantic, we hope to confer all its significance to this dazzling American moment that establishes the transition between the changes made by the avant gardes in the twenties and the ones undertaken by the New Novelists.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA040036 |
Date | 19 March 2015 |
Creators | Cadin, Anne |
Contributors | Paris 4, Murat, Michel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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