Le projet de thèse porte sur la consommation de substances psychoactives chez les adolescents et le lien séquentiel entre la consommation de drogues, la performance cognitive, et la santé mentale des jeunes. Les objectifs de la thèse sont : 1) de tester la relation entre la prise de cannabis, ou d’alcool, et la performance cognitive, et d’en observer la séquence, 2) de vérifier si la relation entre la consommation et la performance cognitive permet, en partie, de comprendre l’apparition de symptômes de psychopathologie chez les jeunes, et 3) de définir les pratiques les mieux fondées empiriquement pour prévenir la consommation de substances chez les adolescents.
Le premier chapitre de la thèse évalue la relation et la séquence entre les habitudes de consommation d’environ 4000 jeunes de la région métropolitaine de Montréal (Qc, Canada) et la trajectoire de leur développement cognitif sur une période de quatre ans. Dans un deuxième chapitre, la thèse évalue comment la relation entre la consommation et la performance cognitive de ces mêmes jeunes peut expliquer, sur une période de cinq ans, une partie de la relation observée entre la consommation et l’apparition de symptômes de psychopathologie. Dans un dernier chapitre, la thèse fait la revue des données portant sur trois types d’interventions préventives afin d’identifier comment la recherche empirique peut bonifier les efforts de prévention de la toxicomanie chez les adolescents.
Les données ont été extraites d’une cohorte d’adolescents issus de la population générale, suivis longitudinalement, dans le cadre de l’étude Co-Venture (n = 3826, âgés de 12 ans à l’admission dans l’étude, suivis annuellement pendant 5 ans).
Les résultats ont démontré que, bien que certains facteurs semblent prédisposer un sous-groupe de jeunes à une consommation hâtive ainsi que des difficultés neuropsychologiques, la consommation de drogues, notamment de cannabis, semble liée, de façon à la fois ponctuelle et durable, à un délai du développement cognitif, plus particulièrement des fonctions exécutives. Cette association avec le cannabis semble, en faible partie, jouer un rôle médiateur dans la relation qui unit cette consommation et l’émergence de symptômes de psychopathologie chez les adolescents. Toutefois, des facteurs prédisposants semblent contribuer à l’association entre ces trois variables. Bien que la recherche identifie que plusieurs programmes de prévention peuvent être efficaces, la majorité d’entre eux présentent des effets modestes et ponctuels. Les programmes les plus probants semblent s’inscrire dans le registre des approches de prévention ciblées.
Pour bonifier nos méthodes de prévention de la toxicomanie chez les adolescents, nous pourrions tenir compte de certains facteurs prédisposants et les utiliser comme cible d’intervention; par exemple, le fonctionnement cognitif basal pourrait constituer une piste intéressante. De plus, le tempérament ou la personnalité semblent mieux établis pour prévenir la consommation de façon durable et pour aborder les enjeux cognitifs et psychologiques associés à la consommation abusive de substances.
Mots-clés : Alcool, cannabis, adolescence, fonctions cognitives, symptômes de psychopathologie, devis longitudinaux, médiation, prévention / This thesis project addresses adolescents’ substance misuse and the sequential link between drug use, cognitive performance, and mental health outcomes in youth. The objectives of this thesis are: 1) to test the relation and sequence between cannabis or alcohol use and cognitive outcomes, 2) to verify if the relation between substance use and cognitive outcomes could help understand, in part, why young substance users report psychopathology symptoms, and 3) to review evidence-based interventions to prevent adolescent substance misuse and to assess what contribution could stem from the collected empirical data.
The first chapter of this thesis assesses the relation and sequence between substance use behaviour of nearly 4000 youth from the Montreal metropolitan area (QC, Canada) and their cognitive development over four years. In a second chapter, this thesis analyzes how the association between substance use and cognitive outcomes could partially explain, over five years, the link observed between substance use and the appearance of psychopathology symptoms. In a final chapter, this thesis reviews data surrounding three types of preventative interventions to identify how empirical research could improve addiction prevention strategies.
The data was extracted from a group of adolescents issued from the general population followed longitudinally in the scope of the Co-Venture study (n = 3826, from 12 years of age upon admission to the study, followed up annually for a period of five years).
The results demonstrated that, although certain factors seem to predispose a sub-group of young people to early consumption and neuropsychological difficulties, drug consumption, especially cannabis consumption, seem to reliably predict a delay in the development of cognitive faculties, particularly the executive functions of the brain. This association with cannabis appears, to a small extent, to partially mediate the link already observed between said consumption and the emergence of psychopathology symptoms in adolescents. Still, predisposing factors seem to contribute to the association between these three variables. Although research would appear to show that several prevention strategies could be effective, most of them present modest and punctual results. The best-substantiated programs appeared to be those that adhered to a targeted prevention approach.
To improve our methods of substance use prevention, one could take predisposing factors into account and use them to inform specialized intervention. Baseline cognitive functioning could constitute a particularly promising avenue. All the same, certain predisposing factors such as temperament or personality seem better equipped to prevent early-onset substance misuse and to address the psychological and cognitive issues associated with adolescent substance intake.
To improve addiction prevention methods in adolescents, one could factor into account predisposing factors and use them to inform specialized intervention; for example, baseline cognitive functioning could constitute a promising avenue. In addition, temperament or personality traits seem better established to prevent early-onset substance use and to address the psychological and cognitive issues associated with adolescents’ substance misuse.
Key words: Alcohol, cannabis, adolescence, cognitive functions, psychopathology symptoms, longitudinal data, mediation, prevention
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26428 |
Date | 01 1900 |
Creators | Morin, Jean-François G. |
Contributors | Conrod, Patricia |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
Page generated in 0.0027 seconds