Cette thèse aborde l’ensemble de l’oeuvre théâtrale de l’auteur et metteur en scène français Didier-Georges Gabily (1955-1996) ; elle s’appuie sur les textes publiés et quelques inédits ainsi que sur des archives de la scène et desentretiens réalisés avec certains de ses acteurs et collaborateurs. L’étude est menée dans la perspective d’une poétique de la mémoire, une vision désenchantée de la société contemporaine surgissant de la confrontation permanente du passé avec le présent. Sont étudiées les modalités de déconstruction des mythes dans l’espace théâtral contemporain, qu’il s’agisse de mythes hérités du théâtre ou de mythes à dimension politique, tel le communisme ; ces deux angles permettant alors d’interroger la notion de communauté en son devenir. Cette recherche repose sur une observation des effets de la mémoire sur la structure du drame comme sur les régimes de la parole. On y observe en effet la récurrence d’une structure dramaturgique reposant sur une antériorité de la catastrophe que les personnages tentent vainement de recomposer. L’action y est alors remplacée par le récit, ce qui tend à produire de nombreux monologues comme une romanisation du drame. L’analyse s’appuie sur une approche esthétique mise en lien avec l’évolution des régimes d’historicité, ce qui aboutit à une lecture de l’oeuvre révélant la complexité avec laquelle l’auteur interroge le rapport au temps et à la représentation. Le dernier temps de cette recherche explore les relations de l’écriture au plateau et révèle ainsi un principe constant d’hybridation discursive manifestant l’importance du corps des acteurs et de la matérialité de la scène au sein de l’écriture. Cette étude tend à dénouer les écheveaux des héritages dans l’oeuvre théâtrale de Didier-Georges Gabily, thématique conduisant à la formulation d’une esthétique de la résistance allant contre la violence généralisée de la société libérale / This thesis covers the work of French writer and stage director Didier-Georges Gabily (1955-1996), his published and unpublished texts as well as production archives and interviews with his actors and collaborators. The perspective is that of a poetics of memory, a disenchanted vision of contemporary society that transpires out of the confrontation of the past with the present, resulting in the deconstruction of myths in contemporary dramatic space, be they myths bequeathed by former directors/actors or political myths such as communism; in either case, these two angles open a perspective onto a community in the making. The analysis is based on an observation of the impact of memory upon both dramatic structure and speech/dialogue patterns, as a recurrent dramaturgical structure resting on a former catastrophe is what the characters are constantly – and helplessly – trying to piece back together. As a result, action is replaced by narrative, which results in aseries of monologues, a “romanization” of drama (Sarrazac). The approach is based on aesthetic criteria together with the analysis of the dynamics of history in the work (both as a series of topoï and as a structuring pattern) to offer a reading of the work that reveals the complex interplay of time and performance in the author’s quest. The influence of the concreteness of the stage on Gabily’s writing is analysed in the last section of this research and reveals a process of perpetual hybridization, manifesting the importance of the actors’ bodies and the materiality of the stage in his writing. The analysis of the different threads in the fabric of literary and artistic heritage in Gabily’s work for the stage reveals the emergence of an aesthetics ofresistance going against the overall violence prevailing in liberal society
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015REN20007 |
Date | 28 January 2015 |
Creators | Leroy, Séverine |
Contributors | Rennes 2, Lucet, Sophie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, StillImage |
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