Toute expérimentation, dans quelque domaine que ce soit, estime ses possibilités multiples d'après des données référentiel1es observables.
Les chercheurs se préoccupent d'abord de bien identifier les propriétés des "sujets" choisis délibérément comme sources indicielles de recherche, pour ensuite permettre des extrapolations. Selon cette même dynamique, il nous appartient dans notre création artistique, de stimuler un rapport nouveau d'après un réfèrent déterminé, identifié. Nous puisons donc dans une réalité connue, celle du VETEMENT HABIT, entité tangible, palpable, réelle. Il se présente comme la donnée-cible, l'indice, le "fait" qui appartient au domaine du raisonnable, valeur qualifiable et quantifiable. Mais le vêtement, dans un geste outrancier, peut s'octroyer une vie fictive, fantasmée, intemporelle, et se placer dans une filiation différente de celle communément admise et acceptée.
C'est ici que la création intervient. Le VETEMENT HABIT, objet d'observation devient objet d'interprétation, puis se transforme en fabulation pure. Le connu se revêt d'étrangeté.
Les structures internes, véritables labyrinthes vitaux (viscéraux) du VETEMENT HABIT se transforment progressivement, se modifient. Il se voit investi d'un pouvoir de régénération continuelle. Le VETEMENT HABIT, insaisissable semble non pas un, unique et fermement campé, mais selon divers états qui apparaissent comme transitoires et suggèrent une situation de métamorphose continuelle. L'HABITARIUM apparaît peu à peu... Il évoque l'alternance de cycles pour justifier une transformation qui s'opère en temps successifs.
L'HABITARIUM dévoile ainsi, étendus par terre, de multiples fragments de matière à connotation organique laissant présager quelque flore imaginaire ou des alignements d'ossements, restes d'un squelette laissé là au fil du temps... Des rapprochements complices sont repérés, des relations sont extraites pour devenir une fonction de l'espace. L'HABITARIUM devient lui-même espace.
Cet espace peut se mouvoir, s'étirer, se distendre pour s'établir et recommencer sa métamorphose un peu plus loin. Le nouveau corpus étalé, exhibe un système organisationnel visionnaire composé d'un assemblage de constructions modulaires tridimensionnelles répétitives. Des morphologies ovoïdes, blanchâtres à peine translucides érigent leurs gonflements renflés, laissant échapper des volutes filamentées, qui à peine formulées, s'estompent et vont s'évanouir dans le sol. Filles laissent un silence, un silence d'attente de réflexion «pour aller resurgir ailleurs dans une pénombre mystérieuse au coeur d'une architecture aérienne translucide là o =ù le dehors et le dedans deviennent visibles et intelligibles simultanément, là où des mises en scènes imaginaires s'organisent pour concrétiser de nouveaux lieux. Des lieux privés, des espaces occultes. Des lieux solennels, mystiques, sacrés où la lumière devient d'or.
Des lieux de mort, de fixité, d'éternité.
Des 1ieux immobiles attentifs à l'autre réalité, à 1'ESSENTIEL.
L'HABITARIUM divulgue des lieux d'absolu, son ABSOLU.
"La diversité et la complexité s'échafaudent par la combinatoire du simple".
Identifer | oai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:1557 |
Date | January 1989 |
Creators | Hébert, Ginette |
Source Sets | Université du Québec à Chicoutimi |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/1557/, doi:10.1522/1462298 |
Page generated in 0.0018 seconds