Cette thèse s’inscrit dans une réflexion sur les apports potentiels de la phonétique expérimentale à la didactique et à l’enseignement de la prononciation. Son objectif est d’examiner les préférences perceptives des locuteurs du finnois, de l’allemand et du français, pour les voyelles antérieures non-arrondies /i e ɛ/ ; et de prolonger cette démarche dans le cadre de l’enseignement de la prononciation du français, en s’interrogeant sur la nécessité de continuer à considérer le contraste existant entre les voyelles moyennes /e/ et /ɛ/. La première partie de ce travail dresse un portrait des trois langues concernées, et introduit les principales hypothèses de processus cognitifs impliqués dans la perception. La deuxième partie de ce travail aborde la perception des voyelles /i e ɛ/, à travers trois tests de perception permettant 1) de définir les prototypes privilégiés par chacune des populations, 2) de mesurer l’effet d’un aimant perceptif spécifique à la langue, et 3) d’évaluer l’importance accordée à l’abaissement de la mandibule pour le choix des exemplaires de chacune des catégories concernées. L’analyse d’un corpus de parole spontanée nous permet enfin d’examiner la robustesse du contraste /e/~/ɛ/, et de mesurer l’intérêt didactique d’enseigner la différenciation et l’acquisition du timbre ouvert et du timbre fermé de ces voyelles en français langue étrangère. La troisième partie de ce travail s’intéresse enfin à la place accordée à la phonétique dans l’enseignement des langues, et offre une revue des principales tendances méthodologiques qui ont contribué à sa diffusion. L’intérêt d’investir différents outils issus de la phonétique expérimentale, du support multimédia, ou de disciplines non-linguistiques, y est discuté. / This work has its place within the context of reflection on the potential input of experimental phonetics to pronunciation teaching. Its aim is to compare the perceptual preferences of native speakers of Finnish, German, and French, for the front non-rounded vowels /i e ɛ/ ; and to extend this approach to French pronunciation teaching, by analyzing the contrast between the middle vowels /e/ and /ɛ/. The first part of this dissertation presents a picture of the phonological systems and phonotactics of the three languages and recalls the main theories about the cognitive processes involved in the perception of phonetic categories. Based on this comparison, the second part examines the perception of the vowels /i e ɛ/. Three studies have been conducted, in order to 1) determine the category’s prototypes for the three populations studied, 2) measure the impact of a language-specific perceptual magnet [Kuhl, 1991], and 3) assess the involvement of mouth opening, to ensure the contrast between the categories in the three languages. The robustness of the contrast /e/~/ε/ through the acoustic analysis of 633 occurrences of /E/ in a spontaneous speech corpus by one French native speaker has been evaluated and the interest to systematically distinguish the sounds of these two vowels in French as a foreign language has been assessed. The diverse conditioning factors, as the trends highlighted in our corpus, are compared to a similar study carried out by Léon and Tennant [1990] on 100 occurrences of /E/ taken from television broadcasts of Bernard Pivot. The third part of this work finally deals with the place granted to phonetics in language teaching and provides a review of the main methodological tendencies which have contributed to its diffusion. The potential of applying different tools resulting from experimental phonetics research, multimedia or non-linguistic disciplines is also discussed.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA030134 |
Date | 26 November 2013 |
Creators | Ibarrondo, Ludovic |
Contributors | Paris 3, Vaissière, Jacqueline |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Collection, InteractiveResource, Sound |
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