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Différence dans les manifestations des obstacles épistémologiques chez des sujets de sexes différents

Les recherches portant sur l'enseignement des sciences semblent ignorer certaines dimensions comme celles des habitudes intellectuelles et des représentations préscolaires que les étudiants se sont faits de leur environnement. Selon Gaston Bachelard, ces facteurs peuvent provoquer des blocages dans l'acquisition de nouvelles connaissances en générant ce qu'il appelle des obstacles épistémologiques et qu'il distingue comme suit: L'obstacle de l'expérience première, celui de la connaissance générale, l'obstacle verbal, l'obstacle de la connaissance unitaire, le pragmatisme, le substantialisme, l'animisme et, enfin, ceux de la libido et de la connaissance quantitative. Si nous considérons un étudiant comme un système qui tend à rester en équilibre avec son environnement par des échanges perpétuels avec celui-ci, on pourrait expliquer ces obstacles par la difficulté qu'il aura â assimiler de nouveaux codes parce que ceux dont il dispose lui permettent déjà d'atteindre ce but, même si c'est de façon instable. Les codes d'un sujet sont évidemment fonction de ses interactions avec son environnement. Or, ces dernières dépendent souvent de son sexe. On pourrait alors émettre les deux hypothèses suivantes:
- L'enseignement aura du mal à entamer les représentations préscolaires des étudiants.
- Les représentations que se font les étudiants d'un même phénomène varient suivant leur sexe.
Pour mettre à l'épreuve ces deux hypothèses, nous avons adopté comme procédure de proposer à des sujets de sexes différents des phénomènes à interpréter. L'expérimentation s'est déroulée alors en deux étapes. Lors de la première qui s'est faite sous forme d'entrevues et qui s'est adressée à cinq garçons et à cinq filles, nous avons tenté de cerner les modèles propres à chaque sexe relativement à chaque phénomène en vue de déceler d'éventuelles différences entre les deux groupes. Lors de la deuxième étape, un questionnaire nous a permis de déterminer quels sont les résultats les plus probants de ceux auxquels a abouti la première phase et que nous énoncerons comme suit: - Lorsque les expériences vécues en rapport avec un concept donné ne sont pas de même type et aussi nombreuses dans le cas de chacun des deux groupes, il semble exister des différences dans les représentations que ceux-ci s'en font. Les obstacles se manifestent alors chez les deux groupes dans des proportions différentes. Ainsi, l'obstacle de l'expérience première semble être plus fréquent chez les filles lorsqu'il s'agit des phénomènes thermiques. Mais, d'une façon générale, l'obstacle verbal, le substantialisme, la généralisation hâtive semblent revenir plus souvent chez les deux groupes quoique quelques-uns d'entre eux sont plus fréquents chez les filles, comme le verbal, le substantialisme et l'expérience première. De même l'enseignement ne semble pas avoir les mêmes effets sur les obstacles dans chacun des groupes. Compte tenu de tout ce qui précède, il serait nécessaire, avant de dispenser un quelconque savoir, que le maître prenne conscience des représentations de ses étudiants et des obstacles épistémologiques qui les affectent afin de mieux adapter son enseignement à chaque sexe, voire même, à chaque étudiant. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28858
Date25 April 2018
CreatorsMallouk, Moulay Abdellah
ContributorsDesautels, Jacques
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Formatx, 482 f., application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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