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Le développement durable comme signifiant vide : l'hétérogénéité de la question énergétique

Largement répandu au sein des populations, le concept de développement durable
semble désormais incontestable, tout en étant critiqué pour l'ambiguïté de sa
signification. Qu’est-ce qui se trouve exactement derrière le déploiement du discours
politique relatif au développement durable ? Comment le discours sur le
développement durable est-il devenu si dominant malgré le fait qu’il acquiert de
nombreuses significations, parfois divergentes ? L’apport de cette thèse au discours
sur le développement durable ne se trouve pas dans la présentation de l’édification et
de l’institutionnalisation de ce concept, mais réside plutôt dans sa capacité à rendre
visibles les conflits inhérents aux sens à donner au développement durable au sein
du discours politique. Notre questionnement sur les sens attribués au développement
durable vise dans un premier temps à comprendre si celui-ci est un signifiant vide ou
flottant. Dans la présentation des luttes en cours pour le sens à octroyer au
développement durable, cette thèse s’attarde au rôle qu’occupe l’énergie au sein de
la signification du discours, un rôle souvent tenu pour acquis ou du moins peu énoncé.
Ainsi, dans un deuxième temps, nous cherchons à comprendre quel est le rôle occupé
par l’énergie quant au cadrage (framing) du discours politique relatif au
développement durable. La contribution de cette thèse est méthodologique, elle
associe l’analyse discursive poststructuraliste d’Ernesto Laclau et Chantal Mouffe à
l’analyse quantitative de l’analyse des réseaux sémantiques. La clé de l’analyse
discursive de Laclau et Mouffe s’inscrit dans l’importance qu’ils accordent au rôle de
l’hégémonie au sein des luttes discursives à travers l’articulation du discours.
L’analyse de réseau, pour sa part, rend visibles les agencements centraux à travers
une structure centre-périphérie. Cela permet de faire émerger les luttes discursives
en cours. Cette thèse cherche à saisir la nature des relations et des conflits qui
structurent le sens attribué au développement durable. En faisant entendre les voix
exclues et les voix qui en contestent l’articulation hégémonique, il devient possible de
percevoir les antagonismes et les possibles recompositions du discours. Cette étude
démontre que le sens attribué au développement durable est fixe et que l’énergie,
bien qu’énoncée par plusieurs acteurs, n'acquiert qu’un caractère fragmenté.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/40591
Date04 June 2020
CreatorsProvençal, Josée
ContributorsPaterson, Matthew
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis
Formatapplication/pdf

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