La crise financière récente a réveillé l’intérêt du monde académique pour les préceptes qui sous-tendent le comportement économique “rationnel”. En réponse au besoin d’une meilleure compréhension des fondamentaux du capitalisme, cette thèse prend une perspective historique sur XV quelques considérations managériales essentielles, parmi lesquelles la coordination principal-agent, la redistribution des bénéfices et la maximisation de la fiabilité et de l’efficience. Elle le fait par le biais de multiples analyses longitudinales de la Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales (Vereenigde Oostindische Compagnie, la VOC), qui opéra pendant la première vague de mondialisation et fut une pionnière des principes managériaux modernes. Se basant sur une combinaison de données quantitatives et qualitatives, et instruite par la théorie de l’agence et par l’institutionnalisme, cette thèse fait deux contributions théoriques larges. En premier lieu, en soulignant la réactivité de la Compagnie à l’évolution des exigences d’un monde en mutation, elle enrichit l’état des connaissances sur la VOC, qui était jusqu’à présent fortement orienté vers la contextualisation historique et minimisait l’importance de l’action managériale. En deuxième lieu, elle démontre que la gestion de la VOC, bien que guidée par des objectifs organisationnels modernes par essence, tels que le contrôle, la maximisation des revenus, ou l’optimisation opérationnelle, était formatée par des situations politiques et culturelles prémodernes. Ceci confirme de nouveau la thèse selon laquelle les racines de l’action économique “rationnelle” se trouvent d’avantage dans le pragmatisme et la construction sociale que dans une logique économique autonome. Sous cet angle, la lutte de la VOC pour réconcilier les objectifs de long terme et les exigences de court terme éclaire les problématiques stratégiques d’industries dynamiques ou émergeantes, et alimente le débat sur les facteurs, culturels ou politiques, qui ont contribué à l’état actuel du capitalisme occidental. / The recent financial crisis has reinvigorated an academic interest in the precepts upon which “rational” economic behavior is based. Answering to the need for a better understanding of capitalism’s fundaments, this dissertation takes a historical perspective on a number of core managerial issues, including raising capital, controlling agents and improving reliability / efficiency. It does so by means of multiple longitudinal analyses of the Dutch East India Company (Vereenigde Oostindische Compagnie – VOC), which operated during the first wave of globalization and pioneered modern management principles. Together, the chapters cover all of the Company’s three important domains of activity: the Asian branch, the metropolitan upper echelons and the shipping between Europe and Asia. Using a combination of quantitative and qualitative data and drawing on agency theory and institutionalism, the dissertation depicts the VOC as an actively governed organization that consciously addressed trade-offs and dilemmas. Elaborating how social and organizational processes contributed to the modernization of international business, the dissertation suggests that the roots of capitalism and “rational” economic coordination, which are often assumed to obey an autonomous economic logic, can be found in pragmatism and social construction. As such, the VOC’s struggle to reconcile long-term goals with short-term exigencies speaks to current strategic issues in dynamic or emerging industries and feeds into the debate on the factors (culture or political) that have contributed to the current state of western capitalism.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014ESEC0005 |
Date | 17 June 2014 |
Creators | Van Lent, Wim |
Contributors | Cergy-Pontoise, Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales, Sgourev, Stoyan |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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